elle s'assoit à la table du café posant sa grande pochette devant elle. un regard circulaire lancé aux alentours et zack se rend compte qu'il n'est pas là. elle soupire. elle va l'attendre, elle l'attend toujours. cinq minutes passent et le temps commence à devenir long. elle sort son téléphone, joue à un jeu pour tromper l'ennui, mais l'ennui est plus fort. dix minutes passent. elle baille, elle s'étire. elle regarde les aiguilles parcourir avec une lenteur inimaginable leur ronde autour de l'horloge. vingt minutes passent. les serveurs commence à la regarder d'un air étrange. zack les ignore. pour toute réponse, elle sort une gameboy – une authentique – de son sac à dos et commence à jouer à pokémon avec le son à fond. les regards se tournent vers elle lui arrachant un petit sourire. lorsque trente minutes sont finalement passées, l'étudiante se lève, range ses affaires et sort enfin du café. un sourire crispé traduisant un énervement palpable orne ses lèvres. s'emparant de son téléphone avec rage, elle compose le numéro d'ace, qu'elle a fini par apprendre par cœur avec l'habitude. sans surprise, il ne répond pas. connard, connard, connard, elle pense. elle va le tuer. elle va tellement le tuer.
en toute logique, s'il n'est pas venu, c'est que cet abruti doit être en train de dormir, vraisemblablement dans sa chambre universitaire. zack soupire. pourquoi a-t-il fallu que l'une des seules personnes qu'elle peut supporter soit en fait insupportable ?
quelques temps plus tard, elle arrive sur le pas de la porte. elle ouvre celle-ci sans frapper, dans un grand fracas. comme prévu, ace est tranquillement blotti sous ses couettes. réveille-toi, tête de con, elle lui crie en lui jetant sa pochette sur le visage. puis, pour être sûre qu'il se réveille bien, elle s'empare d'une bouteille à demi-remplie sur la table et la lui verse dessus. t'as pas l'impression d'avoir oublié quelque chose, connard ? ou plutôt quelqu'un ? elle dit beaucoup de gros mots, zack. mais promis juré, c'est que de l'affection.