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 (loukoa) armagnacs d'insomniaques.

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Loukas S. Cohen


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Loukas S. Cohen
J'ai pris part à l'aventure CYS le : 16/07/2016 J'ai : 138 messages et : 218
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MessageSujet: (loukoa) armagnacs d'insomniaques.    (loukoa) armagnacs d'insomniaques.  I_icon_minitimeMar 19 Juil - 21:07
ARMAGNACS D'INSOMNIAQUES.
NOA ET LOUKAS

Simple jeudi soir, nuit noire. Dans tes insomnies récurrentes t’avais pris l’habitude de traîner en ville sans grand but précis. Ennuyé dans ta chambre, t’avais préféré voir le monde en marchant aux rythmes des gens qui eux étaient vraiment décidés à sortir. T’aimais ce genre d’ambiance, où tu pouvais passer des heures à observer le monde. T’étais un peu crevé par ton après midi passé à entraîner des sales cons sur le ring, qui se croyaient sans doute supérieurs parce qu’ils enfilaient deux pauvres gants de boxe. En bon prof, t’avais dû réfuter l’envie irrésistible de leur coller deux baffes pour les remettre un peu à leur place. Parfois tu te demandais sérieusement si ton métier servait à te détendre ou à te tendre encore plus. Mais tu t’en sortais sans égratignure pour une fois, aucun de ses crétins n’avaient réussi à te toucher, malgré leurs coups de fillette. Après avoir passé une petite heure à panser tes phalanges toutes brisées par tes années de boxe autant sur le ring que dans la rue, tu t’étais décidé à sortir, après t’être changé. Clope au bec, t’admirais les lumières significatives de Sydney et les gens qui s’y pressaient. Dans ce quartier là, en général, tu croisais toujours beaucoup d’étudiants. T’échangeais parfois quelques regards provocateurs à certains membres d’Howard, puis un air plus tolérant à ceux d’Hawk, sans parler de lorsque t’avais le bonheur de croiser un Rhodes. Ce ne fut pas le cas ce soir, tu te contentas alors de te diriger vers ton bar habituel, tes écouteurs profondément enfoncés dans tes oreilles au rythme électronique d’un vieux son des Daft Punk dont tu ne te souvenais même pas. Tu adressas un petit mouvement de menton à un des serveurs qui ne t’étais pas étranger avant de rejoindre le bar. Ty y pris place en glissant ton coude sur le comptoir, commandant un cocktail étrange mêlant du whisky que tu sirotas quelques minutes avant de tiquer devant une chevelure blonde qui se trouvait de dos. Une telle couleur n’était pas commune, ni la silhouette qui allait avec. Plissant les yeux, t’aurais juré reconnaître une amie de longue date, que tu voyais pourtant quasi tous les jours. Tu penchas la tête sur le coté en venant prendre place juste à coté d’elle sur une des banquettes, lui adressant ton sourire taquin habituel. « J'me disais bien que c'était toi. » Tu fis en avalant une gorgée de ton verre. « Qu’est-ce que tu fais là ? T’aurais dû m’appeler, on aurait fait un truc ensemble. » Tu te stoppas cependant en tiquant sur son apparence étrange, les traits de son visage. Tu inspiras, te penchant vers elle. « Eh, ça n’a pas l’air d’aller. Qu’est-ce qui s’passe, Noa ? » Tu fis plus doucement.

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Noa C. Nixon


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MessageSujet: Re: (loukoa) armagnacs d'insomniaques.    (loukoa) armagnacs d'insomniaques.  I_icon_minitimeSam 23 Juil - 17:38

Noa contrôlait toujours soigneusement tout ce que pouvait contenir son verre, ou plutôt, elle veillait toujours à ce qu’il n’y ait pas trop d’alcool dedans. La raison était simple : elle ne tenait pas l’alcool. Ce n’était pas faute d’aller à de nombreuses soirées étudiantes et de relever tous les challenges qui pouvaient s’y présenter. Mais son métabolisme refusait tout simplement de coopérer avec elle à ce sujet.  Après deux verres, elle devenait étrangement joyeuse, et quatre suffisaient pour lui faire perdre tout contrôle. Et Noa ne perdait jamais le contrôle, en toute situation. Et encore moins sans personne d’absolument fiable à ses côtés, sur qui elle puisse se reposer. Sauf cette nuit là. Un dîner dans Sydney avec des amis de Washington, voilà ce que cela aurait du être. Et cela avait bien commencé, même si elle s’y était rendu presque à contre coeur. Elle rêvait de pouvoir s’enfermer dans sa chambre et d’oublier le reste. D’oublier sa mère qui la harcelait sur son téléphone pour qu’elle décroche, d’oublier les problèmes qui venaient avec le nom des Nixon et qu’elle n’aurait jamais imaginer refuser de vouloir gérer un jour, d’oublier Lou. Mais elle n’avait pas vu les deux soeurs depuis plusieurs mois, ces dernières étant restées aux Etats-Unis pour leurs études. Alors elle avait pris sur elle, enfilant une de ses robes favorites comme on enfile une armure, prenant soin d’arborer un air parfaitement neutre sur le visage. Puis elles avaient voulu sortir. Pire encore, elles s’étaient laissées entrainer par de vulgaires inconnus, des gosses de milliardaires qui dinaient sur la table d’à côté. Si cela n’avait tenu qu’à Noa, elle ne leur aurait certainement pas répondu lorsqu’ils avaient engagé la conversation. Et elle les aurait encore moins suivi dans les rues de Sydney. Mais sa loyauté était indéfectible, et elle avait grandi avec les deux soeurs. Il lui était impensable de les laisser seules dans une ville qu’elles ne connaissaient pas. Alors elle avait accepté les verres que lui glissait dans la main son amie à chaque fois qu’elle tentait de protester, jusqu’à ce qu’elle se résigne.  Ou qu’elle soit trop saoule. Sa vie était une vaste plaisanterie ces derniers temps, cette soirée n’en était que la suite logique.

C’est ainsi qu’elle avait fini par se retrouver au fond d’un bar dont elle ignorait jusqu’à l’existence deux heures plus tôt. Elle était certaine que la banquette sur laquelle elle avait fini par s’asseoir — lamentablement — était en train de dégrader sa robe de luxe. Tout comme elle ne savait absolument pas comment elle allait pouvoir rentrer à la confrérie. Elle avait même envisagé d’appeler Lou à la rescousse, avant de se souvenir qu’il était implicitement responsable de son humeur actuelle. Ou plutôt, elle n’avait aucune idée d’où pouvait être son téléphone actuellement. Ses deux amis étaient parties danser un peu plus loin, la laissant aux prises du troisième type, dont elle ne connaissait toujours pas le nom. Ce dernier n’avait de cesse de lui parler et de se rapprocher de sa zone de confort. Pour cela, Noa n’avait certainement pas assez bu et aucun verre ne sera suffisant pour qu’un inconnu comme lui arrive à l’approcher. Il baragouina quelques mots qu’elle comprit à peine, et fila vers le bar. Probablement pour lui fournir un autre cocktail. Cette soirée était un désastre. Lorsqu’elle sentit quelqu’un se glisser à côté d’elle, s’en fut trop pour elle. Sur le point de se retourner et d’insulter qui que ce soit, les mots restèrent bloqués dans sa gorge devant le visage familier de Loukas. « J'me disais bien que c'était toi. » Elle ne s’était pas attendu à le voir ici, et son taux d’alcoolémie n’arrangeait en rien son temps de réaction. « Qu’est-ce que tu fais là ? T’aurais dû m’appeler, on aurait fait un truc ensemble. » Laissant un sourire paraitre sur son visage — probablement le premier sincère depuis qu’elle avait quitté le restaurant —, Noa finit par répondre. « Tu n’imagines pas à quel point je suis contente de te voir ici. » Sa voix était légèrement plus aigu que d'habitude. Levant les bras de manière un peu trop exubérante pour elle, Noa se pencha en avant pour se glisser dans ses bras brièvement en guise de salut. Résistant de peu à le supplier de l’amener loin de ce bar infernal, elle reprit sa place, réfléchissant à la question posée plus tôt. « Je n’ai pas voulu abandonner deux amis. Et j’ai fini avec un gros porc sur les bras. » Des propos qui n’avaient aucun sens et quelque peu exagérés, tandis qu’elle prenait une nouvelle gorgée de son verre. Mais avec un peu de chance, le porc en question n'oserait pas revenir. « Eh, ça n’a pas l’air d’aller. Qu’est-ce qui s’passe, Noa ? » A ces mots, ce fut un rire pas loin de l’hystérie qui s’échappa, et qui se stoppa à peine quelques secondes plus tard. « Trinquons, veux-tu ? » Elle leva son cocktail à son adresse, éludant ainsi la question. « A cette fantastique soirée, semaine, mois, ou année. Comme tu veux. »  Et la poupée prit de nouvelles gorgées, certaine que c’était une mauvaise idée de continuer à boire. Mais demain, elle y verrait plus clair. Avec un peu de chance.


Dernière édition par Noa C. Nixon le Dim 24 Juil - 0:21, édité 1 fois
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Loukas S. Cohen


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MessageSujet: Re: (loukoa) armagnacs d'insomniaques.    (loukoa) armagnacs d'insomniaques.  I_icon_minitimeSam 23 Juil - 18:20
ARMAGNACS D'INSOMNIAQUES.
NOA ET LOUKAS

Ce n’était certainement pas la première fois que tu croisais des vieilles connaissances au fond d’un bar. En vérité, sans doute que c’était presque une habitude, de voir à quel point chaque individu pouvait avoir ces moments de déboire ou la volonté de relâcher la pression. Là, sous la chaleur des nuits d’été et l’acidité des verres d’alcool, les comportements différaient. Tantôt plus tendre, tantôt plus fous. Là encore, t’avais un genre d’admiration pour cette facilité à tout envoyer valsé et à avaler trop de verres pour réellement y penser. T’étais pourtant le premier fêtard, mais t’étais jamais sûr de pouvoir toujours totalement tout relâcher, c’était comme l’obligation d’avoir un rôle à tenir. Une étiquette pourtant récente pour un gamin qui avait grandit dans la rue. Valsant entre la maison chic des Rhodes et la ruine étroite dans laquelle il vivait avec sa mère. Mais tout ça, sans doute que ça faisait parti de son ancienne vie. Les souvenirs, ça parasitait le présent. Tu savais ceux à qui tu devais tout,et ceux que tu pouvais oublier, et les cheveux foncés de ta mère avaient commencé à disparaitre de ta mémoire. Sans doute qu’à cinquante ans peut-être, tu te réveillerais en sursaut en songeant à elle. En attendant, tu te concentrais sur la vie future qui te tendais les bras, et sur cette chaleur familière au creux de ton estomac lorsque tu eus finis d’avaler un peu de whisky. Sans doute était-ce un rare confort qui te suffisais, un tabouret et un verre, pas besoin de plus pour observer. De toute façon, qui venait seul dans un bar, franchement ? À part les vieux alcooliques dégueulasses empestant la sueur. Tu venais d’ailleurs d’en repérer un plus loin, qui peinait à tenir sur son tabouret. Fallait croire que t’avais un problème peut-être, en tout cas pas avec l’alcool, t’en abusais seulement quand la situation s’y prêtait. Avec la clope peut-être, une genre d’addiction, mais tu préférais mourir d’un cancer des poumons que d’une crise de nerf. Alors qu’est-ce que ça pouvait bien faire ? Tu remarquas un drôle de type qui venait commander des boissons, le visage rougis et la chemise tachée de sueur. Sans doute encore un de ses vieux mecs trop occupé à boire pour remarquer la propre pitié qu’ils inspiraient. Mais tu ne fis aucun commentaire. Sans doute y aurait-il eu de ses soirées où t’aurais été lui chercher des problèmes, et où t’aurais pris plaisir à l’humilier lui et sa chemise tantôt grise - tantôt noire et humide. Mais ce soir t’étais pas d’humeur, trop occupé à gratter tes phalanges ouvertes - vieille habitude, bandage casse-couille.

C’est là que tu la remarquas et que tu t’approchas sans trop d’hésitation - t’étais de toute façon pas vraiment le genre de type qui hésiterait sur ce genre de détail. Alors tu t’assis à sa table et elle se retourna avec cet air de bête sauvage qui sur le coup te fit tirer un sourcil vers le haut. Mais elle sembla se raviser en te reconnaissant. Noa était le genre de nana sans doute un peu trop mignonne qui avait un peu trop l’habitude de se faire emmerder. T’étais trop bien placé pour pouvoir en parler, toi qui les voyais défiler tous les jours dans ton cours, histoire de trouver le moyen qu’on les considère autrement que comme de pauvres bêtes fragiles. L’air de rien cette idée te plaisait, qu’une femme ne se laisse pas faire. C’était mérité. Elle portait l’une de ses robes un peu trop courte de princesse du vingt et unième siècle, mais du genre plus aisé que la classe moyenne. Même bien plus aisé. T’avais l’habitude de voir Noa dans ce genre de tenue, t’avais l’habitude de voir les Rhodes comme ça. Seulement quelque chose clochait dans cette robe, pas la matière, mais sans doute la fille, qui se dandinait d’une manière étrange comme si elle ne tenait même pas sur ses deux fesses. Toi tu ne dis rien sur le coup, et tu te contentas de l’enlacer breffement pour la saluer, lâchant un léger sourire en coin plutôt discret en l’entendant. « Il faut croire que j’arrive au bon moment alors. » Et au moment où elle fit allusion à ce type qu’elle se coltinait pour répondre à ta question, tes yeux se relevèrent immédiatement vers le type louche que tu avais croisé du regard tout à l’heure. Comme quoi, t’avais l’oeil pour ce genre de plouc. Tu lâchas un petit rire moqueur. « C’est méchant pour les porcs. » C’était sans doute vous rendre service à tous les deux, elle en occupant ta nuit déjà blanche et toi en la protégeant des mains de l’animal de ferme. Vous aviez plutôt l’habitude à force de jouer les duos, mais là c’était tout à fait un concours de circonstance.

Elle ne répondit pas à ta question quant à son comportement étrange - conformant tes doutes quant à son état plus tout à fait sobre. Et tu levas un sourcil en même temps que ton verre en l’entendant, suivant le mouvement. « Mmh, à cette soirée visiblement fantastique, en effet. » L’ironie était palpable, mais tu te doutais bien qu’elle était partagée. Tu penchas la tête sur le coté dans un petit silence avant de reprendre, t’enfonçant dans ton siège.« Je t’ai rarement vu avec cette mine de dépressive chronique. » Tu fis en tâchant de cerner d’où venait le problème. « Tu veux qu’on en parle ou on continue de faire croire que cette soirée est un véritable conte de fée ? » Tu vidas ton verre cul sec.

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Noa C. Nixon


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MessageSujet: Re: (loukoa) armagnacs d'insomniaques.    (loukoa) armagnacs d'insomniaques.  I_icon_minitimeMar 26 Juil - 19:36

« Il faut croire que j’arrive au bon moment alors. » Malgré tout l’alcool qui pouvait embrumer son esprit, elle n’était pas aveugle. Loukas faisait parti de ces rares personnes dont elle ne se lassait jamais. Qu’il l’appelle au milieu de la nuit ou la retrouve par surprise comme ce soir-là, elle l’accueillait toujours avec cette même joie non dissimulée. « Tu arrives toujours au bon moment. » Ses mots étaient légers, lancés sur la plaisanterie. Avec lui, elle n’avait pas besoin de feindre ou de porter un masque glacial. Elle n’avait pas besoin de jouer un jeu de pouvoir ou de tenter de trouver des failles à un adversaire. Ce genre de détail avait toute son importance, cette nuit là. « C’est méchant pour les porcs. » Cette fois-ci, un rire sincère s’échappa de ses lèvres. Elle ne pouvait qu’être d’accord avec lui. Son esprit ne contenait pas de nuances de gris, pas à ce sujet. Il y avait eux, ses proches et ceux pour qui elle était capable de tout. Puis il y avait les autres, ceux qui n’existaient même pas. La loi de la jungle, sous sa forme la plus simple. « Mmh, à cette soirée visiblement fantastique, en effet. » Elle hocha la tête pour montrer son acquiescement lorsqu’il trinqua avec elle. Il n’était pas dupe, mais son ironie avait quelque chose de rassurant ce soir. « Je t’ai rarement vu avec cette mine de dépressive chronique. » Loukas aussi la connaissait bien, et il n’attendit pas longtemps avant de revenir à la charge. Elle aurait du s’en douter. « Pourtant, je suis à peu près certaine d’être suffisamment maquillée pour donner l’illusion. » Un fin sourire dansant sur ses lèvres, Noa haussa les épaules, comme si cela avait peu d’importance. Cela aurait du pourtant, elle qui voulait toujours maitriser chaque instant de sa vie. Et l’illusion passait avant tout par les apparences, une des rares choses que sa mère lui avait appris. « Tu veux qu’on en parle ou on continue de faire croire que cette soirée est un véritable conte de fée ? » Son téléphone revint à la vie au même moment, lui rappelant son existence. Il n’était pas bien loin, chose qu’elle réalisa lorsque le nom de sa mère apparut sur l’écran – et directement sous son nez. Un froncement de sourcils, et elle poussa le téléphone le plus loin possible d’elle sur la table. « Je pense que tu n’as pas assez bu pour m’écouter geindre. » Elle termina aussi son verre cul-sec, une légère grimace apparaissant sur son visage lorsque l’alcool lui brûla la gorge.  Elle chercha des yeux un serveur pour remplacer leurs verres. Ils ne venaient généralement pas à table, mais lorsque l’American Express présentée avait une certaine couleur, beaucoup de portes s’ouvraient. Elle allait devoir songer à manger, si elle voulait éviter de s’effondrer. « Continuons de faire comme si tout allait bien. » Elle se défilait une nouvelle fois, celle pour qui se confier était aussi agréable que de se faire arracher une dent. Il lui était impensable de s’épancher sur ses faiblesses, de donner des détails qui pourraient être utilisés contre elle. Mais c’était Loukas en face d’elle, pas une personne susceptible de lui nuire. Tout au moins, pas aujourd’hui. « Tu sais, quand tu as l’impression que tout t’échappe dans ta vie ? » Elle reprit d’une voix plus douce, plus hésitante, comme elle se cala à son tour contre son siège. Jouant avec son verre, son regard se perdit un instant dans la foule. Elle détestait cette sensation de faiblesse, c’était ce qu’elle avait reprochée toute son enfance à sa mère. Et la voilà qui prenait le même chemin.  « Je n’aurais jamais pensé que cela puisse m’arriver. Fuir ma mère parce que je suis incapable de l’affronter, fuir Lou parce que je ne sais plus comment me comporter avec lui. » Les mots lui échappèrent comme elle secoua la tête, se maudissant déjà d’en avoir trop dit. Mais tout devenait confus, tout devenait bien trop compliqué à gérer. Et celle qui avait toujours éprouvé une vive jalousie envers son plus jeune frère, le regrettait plus que tout. Bien sûr, elle avait toujours souhaité prendre sa place. Il n’en avait jamais été autrement, elle était celle qui reprendrait le flambeau Nixon. Mais avec sa mort, cela n’avait plus aucun sens. Ce n’était plus une compétition, et elle devenait une usurpatrice. La même usurpatrice qui se voilait la face en pensant n’avoir que des sentiments amicaux envers son complice à Hawk. Elle s’était pourtant juré de ne plus jamais laisser qui que ce soit l’atteindre à ce point. De ne plus jamais se retrouver dans une situation de vulnérabilité. « Mais il faut croire que je ne suis pas invincible, n’est ce pas ? » Son rire s’éleva de nouveau, l’ironie palpable dedans. Alors elle détourna le regard, le focalisant sur quelque chose de bien plus simple à gérer. « Et toi, que fais-tu ici, tu as encore une insomnie ? C’est ton entrainement d’aujourd’hui qui t’a mis dans cet état ? » Elle n’avait pas raté les cernes sous ses yeux, ni le bandage sur ses mains. Elle posa la sienne sur l’une d’elle, son contact fut aussi léger que bref. L’enfant au coeur de pierre avait toujours besoin du contact des autres. Un nouveau sourire sur son visage, celui qu’elle avait l’habitude de porter pour cacher tout le reste. Un sourire pour cacher les failles dans son armure, cette barrière qu’elle avait mis des années à ériger.
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Loukas S. Cohen


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MessageSujet: Re: (loukoa) armagnacs d'insomniaques.    (loukoa) armagnacs d'insomniaques.  I_icon_minitimeMer 27 Juil - 3:14
ARMAGNACS D'INSOMNIAQUES.
NOA ET LOUKAS

L’air de rien, t’avais finis par t’y attacher à cette petite blonde. Pourtant, c’était pas gagné entre vous au départ, vous auriez très bien pu vous disputer Lou jusqu’à la fin des temps mais vous aviez fini par comprendre que vous aviez bien plus à gagner en vous appréciant tous les deux. Puis, elle avait quelque chose de touchant, quelque chose qui te ressemblait aussi. Elle avait ce coté un peu snobe que t’aimais pas trop, mais cette sincérité qui éclatait encore plus ce soir. Tu l’aimais bien Noa, c’était une véritable amie pour toi, et le mot était important quand il s’agissait de tes amis, parce que t’étais plutôt un mec hostile au départ. Mais comme rarement ça pouvait arriver, t’avais adopté cette petite blonde et vous saviez que vous pouviez compté l’un sur l’autre, autant pour râler que pour faire des conneries - de toute façon, là dedans, t’étais tout le temps champion du monde. Il fallait croire que c’était une bonne chose que tu la croises justement ce soir, parce qu’elle semblait un peu étrange. D’abord, elle était ivre, ça c’était sûr, mais elle avait cette petite chose triste dans le regard que t’appréciais que moyennement. Tu n’aimais pas lorsqu’elle était triste, parce qu’elle avait cet aspect encore plus touchant, presque vulnérable. « Ne me flattes pas trop gamine, tu sais que je pourrais y prendre goût. » Tu fis d’un ton taquin en tapant doucement ton épaule dans la sienne lorsqu’elle te disait que tu arrivais toujours au bon moment. Tu ris légèrement, c’est vrai que t’étais content de l’avoir trouvé, encore plus parce que finalement cette rencontre décevrait vos deux intérêts. Et puis t’appréciais pas la compagnie de n’importe qui toi, t’étais du genre très sélectif, encore une fois, t’appréciais pas tout le monde. Mais avec Noa, ça allait bien.

Tu lui fis remarquer par un léger détournement qu’elle avait l’air étrangement triste et tu pris une petite inspiration en entendant sa réponse, qui confirmait tes inquiétudes. Tu avalas le fond de ton verre en pinçant les lèvres. « Peut-être aux autres mais pas à moi. » Tu fis avec un léger sourire entendu. À force, il fallait dire que vous vous connaissiez bien. Un genre de partage de faiblesse, et encore, elle commençait tout juste à s’ouvrir à toi au fond. Tous les deux, vous étiez de grands coriaces, vous n’étiez pas très sentimentaux, pas dans les grands discours. Mais parfois, fallait croire que ça faisait du bien de parler, simplement. Toi t’étais prêt à l’écouter. Seulement si elle était trop ivre, ou peut-être pas assez, quel était vraiment le sens de tout ça ? Tu ris cependant en entendant sa remarque et tu la laissas vous recommander deux nouveaux verres, t’enfonçant dans le canapé. Elle prononça distinctement les mots, cette envie de comédie, de cacher la vérité. Mais tu préféras ne rien dire, ne pas la forcer. Parce que ça ne servait à rien, tu savais très bien qu’elle finirait par parler, parce que ça se voyait sans doute qu’elle le voulait, mais comme toujours, Noa était le genre d’éponge prête à tout absorber, jusqu’au jour où elle finirait par exploser. Une explosion de sentiments refoulés. « D’accord. » Tu fis seulement alors, pour toute réponse. T’étais prêt à jouer si ça la mettait à l’aise. Tu fis donc mine de regarder la piste improvisée sur laquelle des gens trop sous remuaient leurs corps désarticulés. Tu tiquas sous l’envie de nicotine, le genre de chose qui revient trop vite. Ce fut elle qui parla de nouveau en première. Elle parla de cette sensation de dérapage dans la vie de quelqu’un, cette impression de ne plus rien contrôler. Tu pris une inspiration : « Oui, je vois. » Tu fis seulement pour qu’elle sache que t’écoutais, mais en vérité t’attendais juste qu’elle continue, parce que tu voulais réellement savoir ce qui n’allait pas. Ce qui pouvait gâcher sur son visage d’emmerdeuse, toute sa joie de vivre. C’était pas habituel pour elle, une Noa qui doutait. Elle évoqua ses problèmes avec sa mère. Tu ne connaissais pas tellement la famille de Noa, toi et elle, vous n’en parliez pas trop, vous aviez tous les deux des problèmes avec. Alors vous ne vous forciez pas, mais vous saviez sans doute que vous pouviez en parler. Sans doute ce soir était-ce l’opportunité de le faire. Mais surtout, elle évoqua Lou, et cette fois tu te grattas un peu la nuque. Il fallait être aveugle, pour ne pas avoir deviné ce qu’elle ressentait à son égard. Sans doute était-ce peut-être à cause de ta proximité avec le duo que tu avais remarqué tout cela, mais pour toi, ça avait rapidement été une évidence.

Sur le coup tu ne dis rien, non pas parce que tu ne voulais pas l’aider, mais parce que tu ne savais pas trop quoi dire. Tu savais depuis le début que ce qui se passait avec Lou finirait un jour par la faire souffrir. T’avais pas la clé de tout ça, tu savais pas comment ça finirait - peut-être bien après tout - mais ça pouvait aussi mal finir. Lou avait un don pour se foutre dans la merde avec les filles. « Sans doute que tu l’es un peu pour que tout ça n’arrive que maintenant, t’es du genre un peu robuste finalement, tu sais repousser les choses avant qu’elles ne viennent t’emmerder et t'obliger te poser des questions. » Tu soufflas en haussant les épaules, pas sûr d’être totalement clair. Mais y’avait de ces gens qui vivaient le tourment dès leur naissance, et d’autre qui refusaient de les voir, jusqu’au jour où ils leur apparaissait douloureusement, dans ces moments où l’esprit est saoul et le corps faible par exemple.

Evidement elle changea de sujet, et tu tournas la tête vers elle avec ce petit sourire - loin d’être moqueur pour une fois - mais plutôt complice de celui tout à fait conscient qu’elle cherchait à repousser encore la discussion. Mais comme tu le lui avais promis, tu jouais le jeu. Tu baissas les yeux vers tes mains en lâchant un petit rire. « Ah, tu as remarqué hein. » Tu attrapas le verre plein que le serveur venait de vous apporter, en buvant quelques gorgées. « Des insomnies, toujours. Elles viennent de plus en plus souvent ces derniers temps. » Puis tu désignas tes phalanges d’un coup de menton. « et ça ça plait aux filles. » Tu fis avant de rire, buvant encore une gorgée. Tu plaisantais en vérité, t’en savais rien, parce que tu t’intéressais pas trop à ce jeu de séduction un peu faux, t’étais pas très doué là dedans, mais ça en général les gens le savaient. Pour le coup, t’étais pas comme Lou. Tu pris une inspiration en regardant ton verre. « Tu veux vraiment que je sois complètement bourré aussi ? Parce que je suis pas certain que ce soit une bonne idée, il faut bien que quelqu’un te ramène chez toi ce soir. » Tu ris un peu en faisant tourner lentement le liquide au fond de ton verre.

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MessageSujet: Re: (loukoa) armagnacs d'insomniaques.    (loukoa) armagnacs d'insomniaques.  I_icon_minitimeSam 30 Juil - 1:02

 Il était toujours dangereux de laisser les autres s’approcher, de les laisser entrer suffisamment dans sa vie et de leur donner ainsi la possibilité de tout connaitre. Ces autres devenaient des proches, capables de tout détruire en quelques mots, capables de tout ravager en quelques gestes. Noa avait toujours veillé à tracer cette fine ligne entre le reste du monde et elle. Même avec ses amis les plus proches, elle gardait une partie d’elle-même secrète, ne se dévoilant jamais complètement. Se mettre à nu lui demandait bien plus de courage qu’elle n’en avait. La dernière fois qu’elle avait commis une telle erreur, avait été avec son ex petit-ami. Le premier, celui qu’on pense garder toute une vie. Celui qui donne l’impression que les rêves peuvent prendre vie et qu’à deux, ils pourront tout affronter. Puis les masques tombent, et la vérité enlaidit ce qui n’a jamais été rien d’autre qu’une utopie. Les sentiments se transforment, la passion devenant violente, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Alors elle s’était juré que cela ne se reproduirait plus jamais. Et la voilà qu’elle jouait le jeu des confidences, sous prétexte qu’elle avait quelques verres en trop. Ou peut être se prêtait-elle un peu trop au jeu de l’amitié. Donner pour recevoir, recevoir pour avancer. A cette pensée, Noa laissa échapper un léger rire teinté d’ironie, buvant une nouvelle gorgée de son verre. Ce genre de pensées philosophes ne lui ressemblait en rien. « Peut-être aux autres mais pas à moi. » Elle se voilait la face sur tout. Elle avait laissé des personnes devenir proches, être capables de voir derrière ses sourires, de lire chacun de ses gestes. « Je commence à devenir bien trop prévisible. » Et elle n’aimait pas ça. Noa, c’était l’ouragan qui se voulait libre et insaisissable. Cette enfant sauvage qui ne laissait personne d’autre qu’elle lui dicter ses pas. « Il est temps que je me reprenne en main. » Elle qui voulait tout contrôler, sentait que tout lui échappait. Alors faire semblant était la seule chose qui lui restait, une utopie dont elle tentait désespérément de transformer. « D’accord. » Un simple mot, et elle sentit ses épaules s’affaisser légèrement. Quelque chose en elle se détendit une fraction de seconde. Le jeu des faux-semblants avait quelque chose de rassurant cette nuit. Comme si elle pouvait prétendre être quelqu’un d’autre, oublier ce qui l’animait réellement. Perdre le contrôle et prétendre que ce n’était pas elle. Se confier sur des sentiments qu’elle était incapable d’admettre à elle, des sentiments dont elle n’était pas certaine de l’intensité. Ou peut être l’était-elle, au final. A nouveau, son regard se perdit sur les danseurs amateurs devant eux, qui bougeaient sur un rythme qu’ils semblaient être les seuls à entendre. Noa secoua légèrement la tête, se retenant de lever les yeux au ciel. « Sans doute que tu l’es un peu pour que tout ça n’arrive que maintenant, t’es du genre un peu robuste finalement, tu sais repousser les choses avant qu’elles ne viennent t’emmerder et t'obliger te poser des questions. » A ces paroles, elle reporta son attention sur Loukas, penchant légèrement la tête sur le côté. « Peut-être est-ce seulement de la lâcheté. » Les mots sortirent à peine audibles, comme ses pupilles se perdirent dans le vide, se concentrant sur un point qu’elle seule pouvait voir. Lorsqu’elle avait compris qu’elle appréciait un peu trop la compagnie de Lou, elle avait refusé net cette vérité. Sans état d’âme, sans hésitation. Elle s’était voilée la face pendant des semaines, allant même jusqu’à avoir un flirt passager pour se prouver que cela ne pouvait être réel. Puis elle avait senti son coeur se serrer à chaque fois qu’elle le retrouvait, manquer un battement lorsqu’il se trouvait un peu trop près d’elle. Elle était tombée de haut, l’enfant qui se pensait forte. « Mais tu l’avais compris, n’est-ce pas ? » Il n’avait pas posé de question, n’avait pas fait de commentaire. Pire encore, son visage n’avait pas montré la moindre trace de surprise lorsqu’elle lui avait mentionné le prénom de son ami d’enfance. « Bien sûr que tu savais. » Cette affirmation était pour elle-même, comme elle secoua la tête devant ses propres oeillères. Il avait vu clair dans son jeu. Malgré toutes les précautions prises, il était trop proche pour que cela en soit autrement. Un nouveau rire s’éleva, et cette fois-ci, il n’avait rien de joyeux. Qui avait-elle pensé pouvoir duper, dans toute cette histoire, si ce n’était elle-même.

Le serveur déposa leurs boissons sur la table, enlevant leurs verres vides. Elle ne lui jeta même pas un regard, bien trop occupée à chercher une nouvelle fuite. Mais c’était sans compter que Loukas accepterait le changement de conversation facilement. Elle avait déjà oublié son accord pour cette utopie ridicule, avait déjà oublié qu’il ne revenait jamais sur ses mots. Elle prit un air innocent devant son sourire, sachant parfaitement qu’elle ne le dupait pas. Ce n’était même pas le but. « Ah, tu as remarqué hein. » Elle haussa les épaules, reportant son attention sur lui. « Des insomnies, toujours. Elles viennent de plus en plus souvent ces derniers temps. » Elle ne connaissait que trop bien cela. Les nuits passer à attendre que les heures passent, à laisser le temps ronger l’âme. L’impatience prenant le dessus sur le corps tandis que l’esprit ne voulait jamais se mettre au repos. « Tu sais, les insomnies ont souvent une cause bien précise. » Elle ne le forcerait pas à parler, parce qu’elle ne connaissait que trop bien ce besoin d’auto-préservation. « et ça ça plait aux filles. » Elle secoua la tête d’un air faussement désapprobateur, son rire franc se mélangeant au sien. Elle savait qu’il ne jouait jamais le jeu de la séduction volontairement. Pas celui-ci, en tout cas. « Oui, ça donne un côté mauvais garçon. L’aventure et le goût du risque attire. » Son ton était amusé, comme elle laissait l’alcool prendre de nouveau le dessus. « Pitié, ne deviens pas ce Don Juan sans foi ni loi. » Elle savait que cela ne serait jamais le cas, mais l’image d’un Loukas ainsi la rendait hilare. « Tu veux vraiment que je sois complètement bourré aussi ? Parce que je suis pas certain que ce soit une bonne idée, il faut bien que quelqu’un te ramène chez toi ce soir. » Elle haussa les sourcils, secouant la tête comme si l’idée lui semblait impensable. Et c’était le cas. « Parce que tu comptes me ramener à Rhodes dans cet état ? Je n’ai pas assez bu pour te laisser faire. » C’était sa maison, là où elle se sentait bien lorsqu’elle se trouvait sur le campus. Elle lui correspondait, tout comme les gens qui en faisaient partis. Mais jamais elle ne les affronterait sans être un minimum certaine de pouvoir leur faire face en cas de problème. Elle ne connaissait que trop bien leur esprit de conquête et leurs ambitions sans limite. Son sourire revint danser avec insolence sur ses lèvres, comme elle attrapa son verre pour le lever. « Santé. »  
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