I will always protect you
- Allez petit frère, faut te décoincer.

Tu soupires à ces mots qui proviennent de ta sœur, Aspen. Celle-ci est toujours là pour t’emmener dans de drôles endroits. Comme une boîte de nuit LGBT. Tu n’as rien contre ces gens, tout simplement que le monde de la nuit n’est pas pour toi. Tu détestes les boîtes de nuit, danser au milieu d’une foule compacte où l’odeur de l’alcool et de la transpiration se mêlent te donne envie de vomir. Tu ne sais pas ce que les habitués peuvent aimer là-dedans franchement. Les musiques sont nazes, l’alcool est cher, et la soirée se termine en orgie au bout d’une certaine heure. Inutile de dire que c’est un véritable calvaire de te rendre dans un tel lieu. Tu as tenté une fois l’expérience, et ce sera sans doute la dernière fois. Tu sais désormais que tu ne n’iras plus jamais. Au moins, cela aura eu le don de te conforter dans l’idée que les bars sont bien mieux. Ou tout simplement ton lit.
La journée a été particulièrement difficile. Rentré aux aurores avec Aspen, tu n’as pratiquement pas dormi la nuit dernière. Tu as de grosses cernes et ton teint est pâle digne d’un zombie, témoignant le besoin de sommeil. Durant les cours, tu manques de t’endormir à plusieurs reprises, c’est le coup de coude de ta voisine qui te permet de tenir, ce n’est pas l’envie qui te manque en tout cas. Tu luttes, la sonnerie sonne comme une délivrance. Et pour une fois, tu es dans les premiers à sortir de la salle, en compagnie du troupeau d’étudiants qui ont également hâtes de rentrer chez eux. Prenant la direction de l’appartement, tu y entres, et tu constates avec soulagement qu’il est vide. Bien, un peu de répit avant la tempête. Ou plutôt les tempêtes que sont tes colocataires. Et encore ce mot est faible pour les décrire. Tu te traînes jusqu’à ta chambre pour allumer ton ordinateur et commencer à rédiger un devoir que tu dois rendre dans une semaine. Venu le temps de te coucher, tu mets ton pyjama et t’endors sur ton lit sans prendre le temps d’aller manger. Tu es bien trop fatigué pour en ressentir le besoin.

Au milieu de la nuit, tu entends du mouvement de l’autre côté du mur, dans la chambre de ton amie, Imogen. Tu sursautes et te précipites à son chevet, toquant à la porte avant d’entrer, quand même. C’est une Imo déboussolée, tremblante qui se tient assise sur son lit. Tu l’observes, inquiet avant de venir t’asseoir au bord du matelas, venant l’enlacer pour la rassurer.

- Imogen…C’est moi, Garett. Tout va bien, t'as fais un mauvais rêve.

Instinctivement, tes mains caressent ses cheveux, comme tu l'as toujours fait, tu tentes de la consoler. Imogen est une amie chère à tes yeux, tu la protèges du monde, des autres tel un ange gardien, tu l'apprécies trop pour la laisser seule avec ses démons. Ta voix est douce, calme afin qu'elle prenne conscience que tu dis la vérité, qu'elle est revenue à la réalité.