« Je dois y aller, désolé. » Tu stoppes la fille dans son élan alors qu'elle allait t'embrasser, ce n'est pas que tu n'en as pas envie, c'est que tu travailles et que tu as déjà multiplié un nombre incalculable de retard lors de ces deux semaines de travail intensif. Tu l'aimes bien, mais t'aimes l'argent que tu recevras en fin de mois encore plus. Elle a beau t'avoir aidé à oublier les choses qui te tracassaient cette nuit, tu n'ajouteras pas un retard de plus à la longue liste parce qu'elle avait des envies à assoupir. T'es pressé. Tu lui claques une bise sur la joue avant de sortir de sa chambre d'hôtel et d'appeler l'ascenseur. Tu ne sais même pas où tu te trouves, tu as beau connaître Sidney, tu es perdu. Tu rappuies sur le bouton de l'ascenseur, tu n'es pas quelqu'un de patient, tu ne l'as jamais été. Et ce foutu ascenseur refuse de se ramener, comme s'il savait ce qu'il fallait faire pour te faire stresser encore plus que tu ne l'étais déjà. Tu souffles quand il daigne enfin être là, tu rentres dedans et te colle au mur. L'hôtel a beaucoup d'étages et tu peux constater cela en voyant le nombre de boutons. Il se trouve que tu étais bien en hauteur et tu n'en avais même pas prit conscience. Pas grave, t'avais une autre vue que celle de la ville, cette nuit. Tes yeux se relèvent vers les gens autour de toi. Deux personnes se trouvent avec toi, un vieil homme et une jeune rousse. L'ascenseur s'arrête, les portes s'ouvrent et l'homme sort. Tu te retrouves seul avec la fille, tu souris pour ne pas te faire voir comme quelqu'un de mauvaise humeur. De toute manière, tu seras en retard et tu as même déjà prévenu tes collègues, qui, en réalité, n'avaient même pas besoin d'être prévenus vu qu'ils s'en doutaient déjà. Braxton le retardataire, c'est le titre que l'on t'avait donné lors d'une soirée entre vous seulement, histoire de célébrer la fin de semaine. Tu entends un bruit étrange, tu relèves la tête et te demande quoi. Tu n'aimes pas les ascenseurs, encore moins quand ils font des bruits étranges comme celui-ci. Tu regardes la rousse, fronçant les sourcils, tu appuies de nouveau sur le bouton «accueil». Aucune réaction, tu rigoles nerveusement. « Eh merde. » T'es pas le garçon le plus intelligent qui soit, mais tu devines rapidement dans quelle situation tu es. Bloqué entre quatre murs et le vide sous vos pieds, vous ne pouvez rien faire, elle et toi. Tu l'observes avant d'appuyer sur la touche  «sos», c'est ce qu'ils font dans les films, tu juges donc cela important de le faire au moment même. « Je te laisse expliquer, ce n'est pas mon truc, ils ne vont rien comprendre. » Parce que oui, tu as tendance à trop parler pour ne rien dire et à mal t'exprimer en te perdant dans tes mots. Habitude à laquelle tout le monde s'était habituée, pour finir. Certes, cela devenait lassant, mais on finissait par s'y faire plus vite qu'on ne l'imaginait. Tu t'éloignes pour lui laisser place, t'appuyant à nouveau sur un des quatre murs. Tu l'écoutes tout en cherchant ton portable dans ta poche. « La vie m'en veut, à mon avis. » Tu envoies le message à Clary, elle est toujours là pour te parler, ce qui, pour toi, est la fille parfaite. Tu as besoin de parler et ce, tout le temps. Clary est toujours disponible à ta personne, c'est ce qui fait le bien fait de votre relation qui est toute sauf réelle puisque tu n'as jamais pu voir son visage angélique. C'est triste, mais tu ne t'en préoccupes pas. Clary risque de te répondre, tu n'en doutes pas. « J'ai l'impression d'être dans un film avec cette situation, je te jure. Comment tu vas, sinon, de ton côté ? » Tu admets ne pas avoir attendu une réponse de sa part, mais tu ressens l'envie de parler et pour l'instant, tu n'as qu'elle et ton fameux téléphone. Tu relèves les yeux vers la fille présente avec toi dans l'ascenseur, lui souriant. « Les nouvelles sont bonnes ou alors, ils nous ont dit d'attendre le temps qu'ils trouvent une solution ? » Tu es plus calme et moins stressé, t'as repris ton humeur habituelle, tes mimiques ainsi que doux air incompréhensif. « Si c'est la réponse numéro deux, t'as de la chance, on a plein de temps à passer ensemble. C'est toujours comme ça. » Elle n'a pas de chance et ce n'est comme ça que dans les films, mais ça, tu ne le diras pas. En dehors de parler énormément, tu ne développes que rarement aussi, en réalité. Comme quoi, tu n'es pas fait pour être un garçon compris.  

La longue chevelure orangée de Clary s’étend sur l’oreiller de l’hôtel. Ses yeux sont à demi clos, mais elle sent bien un bras qui la sert, doucement, un peu mou, un bras endormi. Clary ne ramène pas les gens chez elle et elle ne veut pas non plus allez chez ses conquêtes, exceptées les conquêtes régulières, elle préfère l’hôtel. Pas d’attachement, pas de je sais où tu habites. La belle se réveille doucement, sans un bruit, elle sort du lit, encore nue de la vieille, elle essaye surtout de ne pas réveiller David… ou Jeremy peu importe son nom, Clary est un peu comme un mec quand il vient de parler sexe ou amour, elle n’aime pas s’attacher, ça ne lui a jamais vraiment réussi. Elle monte ses cheveux en une longue queue de cheval et trouve finalement son linge de la veille. Robe rouge pour sortir, ses talons dans ses mains, elle n’avait pas envie de marcher avec, elle sorti avec ses affaires sans un bruit. L’ascenseur vite avant que monsieur se retrouve seul dans le lit, ça blesse souvent leur orgueil et Clary n’avait pas envie de gérer une crise de susceptibilité. Elle aimait la simplicité, tentait toujours de trouver quelqu’un qui voyait les choses comme elle, simplement, sans attache, mais elle commentait parfois quelques faux pas. Les portes s’ouvrirent finalement, Dieu du ciel, elle s’engouffra rapidement à l’intérieur où se trouvait déjà un homme. Elle s’installa dans un coin. Les portent s’ouvrirent à nouveau, l’homme sorti pour en laisser un autre, plus jeune et plus mignon entrer. Clary retourna à son téléphone cellulaire, elle n’était pas du genre sociable et le jeune homme qui semblait avoir son âge ne semblait pas vouloir parler non plus, tant mieux pour elle. Puis quelques étages plus bas un bruit retentit et l’ascenseur stoppa net. Quelle belle journée, Clary leva les yeux au ciel. Le jeune homme ne sembla pas plus heureux qu’elle, mais ne semblait pas savoir parler au téléphone. « Mouais, je sais pas si je suis bien mieux… » Clary était chiante, claire, mais chiante et rude par moment. Son téléphone sonna, quelques textos entraient et pendant que la fille du SOS tentait de lui dire qu’ils allaient s’occuper d’eux, elle regarda et sourit un moment. Apparemment, son ami, Braxton avait une journée de merde aussi. « ouais, journée de merde aussi. Il se passe quoi dans ton film » le téléphone entre son oreille et son épaule elle arrivait à texter son ami, bien plus intéressant que sa vie en ce moment. Probablement un de ses meilleurs amis, un des seuls probablement parce qu’ils ne s’étaient jamais rencontrer, Clary est chieuse, elle n’a pas vraiment d’amis au fond. « Non, non vous allez pas nous faire attendre indéfiniment… oui passez-moi votre supérieur, clairement vous n’êtes pas apte à me répondre » La rousse soupira alors qu’elle était maintenant en attente, oui en attente. « Bah va falloir qu’on passe beaucoup de temps ensemble je crois, ça pas l’air d’être les gens les plus compétents. » Clary en profita pour s’asseoir le fil du téléphone étant assez long. Le manager finit par répondre. « Oui, on est deux, on est pris et y a rien qui bouge… » Clary se tourna vers Braxton. « T’es quelqu’un d’important ou pas ? Ça pourrait peut-être aider à leur faire bouger leur cul ? » Elle n’a jamais mâché ses mots cette fille, ce que l’homme à l’autre bout du fil ne semblait pas apprécier. « Écoutez mon chez monsieur, je paye pour être cliente ici assez souvent, vous pourriez faire preuve d’un meilleur service à la clientèle, si vous ne voulez pas que je ruine votre réputation! » Ouais Clary elle savait influencer les gens et les faire chier. «Non! » Clary grogna et raccrocha le téléphone. « Apparemment ils vont rappeler… mais j’ai des doutes. » Clary croyait au fait qu’on était jamais mieux servis que par soit même et elle doutait beaucoup des gens.