Lorsque que t’ouvres les yeux il n’y a que la pénombre autour de toi. Tu jettes un œil encore à demi fermé vers le réveil, 5h00. Si pour beaucoup c’est encore trop tôt, pas l’heure de sortir du lit, pour toi c’est le moment idéal. De toute façon, même si t’essayais, t’arriverais pas à te replonger dans ton sommeil. Ton corps réclame déjà son besoin quotidien de sport, tu le ressens dans tous tes muscles, sans ça tu sais que tu passeras pas une bonne journée. Quittant la chaleur de tes draps avec des gestes lents, tes yeux essayant de s’habituer à l’obscurité, t’attrapes les premiers vêtements de sport qui te tombent sous la main. Le chien t’attend allongé devant la porte de ta chambre. Ce petit bébé husky que vous avez adopté toi et tes colocs depuis peu. Petite boule de poil qui est devenue un des amours de ta vie dès la première seconde. Vous avez rapidement pris cette habitude de partir vous défouler tous les deux chaque matin, pendant que tout le monde dort encore. T’enfiles tes baskets qui trainent dans l’entrée, attrapes la laisse, et vous sortez sans faire de bruit. Seule la lumière des lampadaires éclaire la ville, les rues sont vides et silencieuses, tu prends une longue inspiration, respires comme si t’avais manqué d’air pendant des heures. C’est ton moment privilégié, ton moment à toi, un des rares de la journée où tu peux profiter d’un peu de solitude. Alors t’en profite un maximum, et ça te fait un bien fou, comme si ton corps se détendait instantanément et était maintenant prêt à affronter n’importe quel obstacle. Après une heure à courir à travers les rues de Sydney tu reprends la direction de l’appartement. Toujours aussi silencieux que quand t’es sortie. T’avales rapidement un truc en passant par la cuisine avant d’aller prendre une douche. T’enfiles une de tes petites culottes propres qui, par chance, était restée dans la salle de bain et un t-shirt qui trainait. Tu sais même pas à qui il est, et tu remarques une fois l’avoir mis que tu flottes trop dedans pour qu’il soit à une des filles, mais tu t’en fous. T’as toujours été comme ça, du genre sans-gêne, tout le monde a dû finir s’y habituer à force, à te voir trainer en sous-vêtements dans tout l’appart, à entrer sans frapper, à prendre certaines de leurs affaires comme si elles étaient aussi les tiennes. Passant devant la chambre de Tybalt tu décides d’aller récupérer un peu de sommeil et d’aller finir ta nuit dans son lit. Tu pousses la porte, entres, et la refermes en silence. Il dort encore, ce qui n’a rien d’étonnant vu l’heure. Tu t’affales doucement sur lui, essayant de ne pas le réveiller brusquement, et quelques mèches de tes cheveux humides viennent se loger dans son cou. Pendant un instant tu ne fais que le regarder dormir. Il est beau. Tu t’es fait la remarque dès la première fois que vous vous êtes rencontrés et il t’a toujours attiré physiquement, tu vas pas mentir. Et pourtant malgré ça, malgré la relation fusionnelle que vous avez rapidement tissée, t’as jamais rien tenté avec lui. Tu sais même pas vraiment pourquoi, c’est juste comme ça.