Il y a toi, il y a moi et surtout il y a nous.7h30 du matin et te voilà déjà debout. La tête dans le cul, clairement et sans réels souvenirs du jour d’avant. Le seul souvenir était allongé à tes côtés, complètement nu et encore endormi. Charmant. Comment avait-il atterri dans ton lit ? Bonne question. Tu te souviens avoir fait la fête durant un long, très long moment avant de chopper le trou noir le plus total. Cette situation, en général tu l’évitais, n’aimant pas faire face à tes conquêtes. Trop de questions, trop de conversations inutiles pour éviter les blancs gênants. Du coup, tu te décides à filer sous la douche pour t’apprêter avec une rapidité étonnante, laissant un simple mot sur la table avant de partir « Fermes la porte derrière-toi et évites de toucher à tous tu seras mignon. » Ni plus, ni moins. Tu avais cours ce matin et, avant, tu voulais absolument aller t’acheter un café et quelques croissants pour faire passer ton mal de tête d’une cuite bien méritée. De ce fait, quand tu garas ton véhicule dans le parking de Hawk, il était huit heures. Contrairement à certains étudiants du campus, toi, tu habitais à l’extérieur dans une villa que ton père t’avait soigneusement trouvée. Immense, piscine intérieur et extérieur, plus de chambres que nécessaires. Il avait toujours vu grand, toi aussi d’ailleurs. Sortant de ta voiture flambant neuve, tu enlèves ta veste en jeans pour te retrouver en simple tee-shirt noir sans manches. Le soleil commençait déjà à pointer le bout de son nez, du coup, tu te voyais mal garder ta veste sur les épaules. Bref, ton portable dans la main, tu te décides à envoyer un message matinal à ton meilleur ami, Maxime, histoire de l’emmerder dès le matin. « Bouges ton cul de ton lit gros mou du fion. J’ai des croissants, un café (pour moi, toi tu ne le mérites pas) et ma solitude à partager. Du coup, fais-moi le plaisir de ramener tes jolies fesses dans la cafétéria et avec le sourire tu seras mignon. » Un sourire satisfait sur les lèvres, tu te diriges donc vers le lieu de rendez-vous, sachant pertinemment bien que ton meilleur ami allait te rejoindre. Etrangement, Maxime et toi étiez compatibles tout en étant légèrement différents. Lui était plutôt fêtard, que toi tu étais bosseur d’une certaine façon. Et pourtant, comme cul et chemise, votre relation semblait dépasser l’imaginable.

En silence, tu entres dans la cafétéria tout en buvant une gorgée de ton café à présent tiède. Avec un naturel qui peut en désarmer plus d’un, tu te diriges vers ta table habituelle quand, oh surprises, un petit nouveau avait décidé d’y poser son gros fessier…Regard rempli d’indignation et d’exaspération, tu soupires en levant les yeux au ciel. De nos jours le respect se perd tellement facilement… Sans prévenir, tu déposes tes affaires devant le nez du jeune homme en plantant ton regard dans le sien. « Tu permets ? Tu es légèrement à notre place… » Pas de réponse. Il semble être surpris et gêné, comme collé à sa chaise. « Tu attends la chute des feuilles ? Si c’est le cas je peux secouer un pommier au-dessus de ta tronche histoire de te réveiller ! Allais zout ! » Et ce fut seulement à ce moment-là qu’il décide de se lever pour s’éloigner, te laissant la place…place que tu ne pris pas, préférant celle d’en face. Ben quoi ? Avec les années tu avais pris tes habitudes et cette table était l’une de tes habitudes. Ton sac de cours glisse à tes pieds et tu en sors un bouquin de médecine. Ceux qui te connaissent étaient assez surpris de savoir dans quelles études tu t’étais plongé. Médecine pédiatrique. Donc, tu te dirigeais vers les enfants. En-même temps, les gosses sont moins chiants que les adultes, c’est bien connu. Ils mangent, ils chialent, ils vont aux toilettes et point barres. Une routine que tu aurais aimé vivre pour l’éternité. Bouffer, chialer, pisser, râler…le pied. Poussant un léger soupire, tu appuies ta tête dans le creux de ta main avant de te plonger dans ta lecture tout en mangeant un croissant et en buvant ton café. Sauf que voilà, à peine commencer et une ombre vient déjà se foutre devant ton nez. « Beau gosse, tu me fais de l’ombre. » Un petit sourire taquin s’affiche sur tes lèvres alors que tu lèves les yeux vers ton meilleur ami, croisant son regard avec amusement. « Tiens, manges. » Sans plus de cérémonies tu pousses le sachet de croissants devant lui en refermant ton bouquin.