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Il y a des jours où tout paraît sans intérêt, où la vie n'a aucun sens et que tu souhaites partir au monde des licornes. Tes yeux s'ouvrent aux alentours de 7 heures du matin sans même avoir de réveil, tu es réglé comme une boîte à musique. Tes opales scrutent le plafond de ton appartement, tu y vois des fissures, une mouche, puis, là, c'est le drame. Une araignée. Cette vision d'horreur te fait hurler de dégoût, alors, tu décides de prendre le taureau par les cornes et de te saisir du ballet présent dans la salle de bain. Tenant fermement ce dernier, tu t'empresses d'en finir avec l'insecte que tu enroules dans trois couches de mouchoir pour l'attraper et le jeter dans les toilettes. Reposant le ballet derrière la porte, tu pousses un soupir de soulagement avant de te rendre compte que les minutes passent et que tu risques d'arriver en retard à l'hôpital. Aujourd'hui, pas de cours, mais travail. Le service des urgences a grandement besoin d'aide, alors c'est tout naturellement que tu t'es proposé. Aider les autres n'est jamais un problème pour toi. C'est même naturel, tu ne te verrais pas faire autrement, tu as ce besoin viscéral de donner de ta personne pour autrui. Une façon peut-être de relativiser sur ta vie.

Tu arrives sur ton lieu de travail à 8 heures pétantes. Débute une journée éreintante (comme la plupart), entre des grands blessés, des bobos moins graves, des alcooliques, des drogués. Tu rencontres de tout, mais surtout de la misère humaine. Ces images te marquent, mais tu n'en dis rien, encaissant. Pour ce travail, il faut être fort psychologiquement, pouvoir supporter des scènes effrayantes, du sang, des cris, des pleurs. C'est le lot quotidien des urgences. Le soir, tu es lessivé, et tu quittes le boulot en traînant des pieds mais en ayant la sensation d'avoir été utile.

Arrivé à la maison Vazquez, tu ne prends guère le temps de parler aux gens, tu t'affales sur le canapé et sombres aussi vite dans les bras de Morphée, sans ayant pris la peine de retirer ta veste ou tes chaussures. C'est quelques heures plus tard que tu ouvres les yeux, entendant du remue-ménage. Sur le ventre, tu te redresses à l'aide de tes bras et constates que la fenêtre est ouverte et qu'une silhouette s'en dégage. La peur te saisit, et tu commences à imaginer tous les scénarios possibles, un voleur, un violeur. Tu n'as qu'un misérable ballet pour te défendre. Sans attendre, tu allumes la lampe posée sur la petite commode à côté du canapé. Cette lumière te dévoile Lou Hawk, debout, dans ton salon. Bordel. Comment a-t-il fait pour entrer ? Est-il Spiderman ? Ton coeur rate un battement et tu poses une main sur ton visage, soupirant, mais quand même soulagé. Tu te lèves d'un bond pour aller fermer la fenêtre et mettre les rideaux histoire de ne pas trop attirer l'attention. Tu prends une grande inspiration pour te calmer et te retourner vers le brun que tu regardes attentivement, il aura toujours le don pour t'étonner. Un véritable phénomène que tu admires. Toi, tu es plus la force tranquille, tu es audacieux, certes, mais pas au point de rentrer ainsi chez les gens.

- Tu m'as foutu une sacré peur. Personne ne t'a vu ?

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 Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être. On ne sait jamais si tel évènement est une bénédiction ou une malédiction. La plupart du temps il faut attendre la fin de l'histoire pour le savoir. Cela faisait exactement six années que tu attendais la sentence d'une relation à double tranchant. L'addition était particulièrement salée pour toi, fils de la famille fondatrice Hawk. Tes épaules devaient être assez solides pour porter le poids de cette responsabilité. Du moins, en théorie. La seule liberté que tu dérobais c'était la tienne et ce au prix de n'importe quelle irrévérence ou péché. Tu étais de ceux dont les ailes ne rentrent pas dans les cages mais qui ont plutôt tendance à brûler tout sur leur passage. Ce n'est certainement pas ta génitrice qui dirait le contraire, elle qui s'arrachait les cheveux en raison de ton indifférence insolente. Les seules règles que tu suivais étaient les tiennes et ce peu importe ce que les membres de ta famille en pensait. Si tu attisais la colère de ta mère elle n'en pardonnait pas moins chacun de tes écarts, ou ce qui semblait en être à ses yeux. Elle n'arrivait pas à t'en vouloir, toi la pièce maîtresse de son échiquier. Une pièce qu'elle n'arrivait pas à contrôler mais dont elle connaissait toute la portée. Si cela t'amusait de voir qu'elle se mordait les sangs ce n'était pas le cas de tes soeurs qui criaient à l'injustice. Peut être que c'était le cas mais la voix de ta mère finissait de faire taire leurs rebellions à peine écloses. Les Hawk, c'était ça. La droiture, l'excellence. Tu respectais les principes fondamentaux de ta famille et c'était tout ce qui comptait. Tu te battais à leur côté, tu remportais un nombre considérable de bataille mais il ne fallait rien t'imposer. C'est certainement ce sens de la contradiction ou tout simplement le désir de mordre un peu plus dans ta liberté qui t'a orienté vers cette amitié réprouvée. Garett Howard ? Qui y aurait cru ? Certainement pas toi. Tu n'étais pas aussi manipulé que ta soeur pour haïr de parfaits étrangers sous prétexte que leur sang était le contre antidote du tien. C'était comme l'huile et l'eau et pourtant les membres de cette famille ne t'intéressaient absolument pas. C'était l'université qu'il fallait abattre, eux ... tu ne t'en préoccupais pas, pas pour l'instant. C'est lors d'une ultime bataille que tu avais rencontré l'un des ainés de leur famille. Tu reconnaissais un Howard quand tu le voyais parce que c'était écrit, c'était comme ça. Cette famille avait été élevée pour vous haïr et il en était de même. Il savait certainement tout de vous et il n'était pas rare que vos chemins se croisent pour porter fièrement les couleurs de vos universités. Là, en l'occurence tu te souvenais du bras de Garett en train de porter un drapeau de son université au moment ou tu avais envoyé Noa brûler cette même banderole dans la foulée. Là, les choses avaient rapidement dégénéré. La colère des Howard s'était élevé alors que les Hawk, plus stratèges que jamais s'était d'ores et déjà préparé à les écraser. Toi ? Tu admirais la scène, la blonde à tes côtés un fin sourire accroché à tes lèvres. Tu restais là un moment étudiant la scène alors que ça partait rapidement en pugilat. C'était toujours comme ça lorsque les deux universités se croisaient dans les rues, les commons places et autres endroits aussi probables qu'improbables. Tu t'étais apprêté à partir lorsque tu avais vu un objet non identifié en direction du fils Howard. Tu aurais pu détourner ton chemin mais tu ne l'avais pas fait. La rivalité était une chose, la bêtise en était une autre. Ton corps s'était faufilé promptement à travers les corps déchainés lorsque ta main s'était écrasé contre la colonne vertébrale de l'homme en face de toi pour le propulser en avant. Sa chute lui permit d'éviter ce qui s'apparentait à une poubelle alors que tu t'agenouillais près de lui pour l'aider à se relever. Un geste, un seul et pourtant six ans après vous en étiez là ou personne ne vous attendait, vous les premiers.


Tu te glissais discrètement dans l'interstice entre la porte et le mur avant que celle ci ne se referme. Ce n'était pas la première fois que tu faisais ça et certainement pas la dernière. Tu entrais chez les Howard comme dans un moulin et ça te faisait rire de voir à quel point il était négligeant sur leur propre sécurité. Tu ne pouvais t'empêcher de penser qu'ils étaient sans aucun doute plus préoccupés à sauver l'espèce florale plutôt que la leur et ça t'arrachait un sourire carnassier. L'exubérance de cette université était sans aucun doute l'un des aspects qui te rebutait chez eux. Tu préférais la discrétion aux esclandres et la sagesse à l'hystérie, c'était un fait. Tu pénétrais rapidement dans le couloir et alors qu'un étudiant s'apprêtait à te faire face tu t'engouffrais à travers la fenêtre ouverte d'une chambre. Celle de Garett évidemment. Cela ne t'avait pas demandé beaucoup d'effort pour arriver là ou tu étais et pourtant ton meilleur ami sursautait comme si sa chambre était aussi impénétrable que le meilleur des coffres forts. Tu haussais un sourcil te tenant dans son salon sans aucune trace d'inquiétude dans tes yeux. Lui, au contraire semblait au bord de l'apoplexie et il décidait de fermer les volets derrière toi. Sa nervosité te faisait rire tandis que tu t'asseyais tranquillement dans le sofa qui était le tien. Quand est ce que tu comprendras que tout le monde peut rentrer ici ? La sécurité ça n'a pas l'air d'être votre truc ici . Vous vous taquiniez souvent sur vos universités opposées mais bien souvent de manière complice et respectueuse. Garett était ton meilleur ami, une amitié cachée, secrète que vous n'exposiez pas sous peine de la voir entraver de mille et une parades à cette liberté que vous vous étiez octroyés. Tu n'avais pas besoin que celle ci soit publique pour la ressentir au plus profond de tes entrailles. Garett et toi ça faisait des années que vous aviez appris à vous débarrasser des clichés et à vivre comme vous l'entendiez. Et pourtant ... si tu étais une personne plutôt confiante c'était loin d'être son cas. Et pour répondre à ta question, non personne ne m'a vu. Certainement trop occupés à sauver la race fourmilière. Et il en était totalement capable. Il avait tendance à se préoccuper des choses inutiles plutôt que de se centrer sur les vrais problèmes de ce monde. Utopistes ? C'était totalement le cas et ton meilleur ami n'échappait pas à la règle certaines fois. Comment vas tu ? Tes opales ambrées se posaient sur lui délicatement alors qu'il semblait reprendre un minimum de couleurs.

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Qui aurait pu croire que Lou Hawk et Garett Howard devienne les meilleurs amis du monde ? Sans doute pas eux. Vos caractères sont tellement différents qu’il est impossible de vous imaginer dans la même pièce sans déclencher un cataclysme. Et pourtant aujourd’hui, votre relation est au beau fixe, et surtout secrète aux yeux de tous. Pour toi, un homme droit qui respecte toujours les règles, cela reste un mystère. Mais quelque chose t’attire vers lui, ce brun ténébreux. La seule fois où tu as brisé les règles, l’addition a été salée. Cette dérogation date du collège et tu n’as depuis plus retenté l’expérience. Ta mère t’a toujours vu comme le gamin bien dans ses baskets qui obéit au doigt et à l’œil. Tu as toujours cette étiquette de gamin invisible qui ne prend pas de risques, qui ne tente rien et dont les ailes ont été brûlées trop tôt. Pour avoir défendu ta sœur, tu as été puni, injustement. Alors, tu es ensuite devenu un gentil gamin, celui qu’on attend. Tes parents ne sont pas déçus car tu es incroyablement prévisible, ils n’ont pas eu besoin de trop t’embêter car tu suis leurs pas tout seul. Toujours dans les clous, c’est ce que tu es. Au fond, tu n’as rien contre les Hawk. Ou du moins pas personnellement. Simplement, tes parents t’ont toujours dit du mal à leur sujet, et ton esprit malléable a avalé tous ces balivernes. Tu suis les autres, et ce jour-là, où tout a dégénéré, tu n’as rien vu venir. Cette poubelle en ta direction. L’intervention de Lou pour l’éviter. Ce geste qui a eu le don d’éveiller ta curiosité. Depuis, tu vois les querelles différemment. Votre rencontre a commencé ainsi, et vous voici, six ans plus tard, il se tient de tout son long dans ton salon. Avec toute l’arrogance qu’il dégage, mais aussi une confiance en lui que tu admires. Il est le genre de type qui ne suit aucune règle, le contraire de toi en somme, et c’est sans doute cette différence qui vous a attiré l’un vers l’autre. Vous vous rapprochez au point de devenir de vrais meilleurs amis. Une relation secrète bien évidemment qui vous surprend encore tous les deux. Au-delà des clichés, vous avez une relation sincère née d’un geste simple. Vous avez dépassez le conflit habituel entre deux familles, rien ni personne ne peut entraver votre relation qui est plus forte que jamais.

La sécurité n’est pas le point fort des Howard, c’est une évidence, mais c’est sans doute une preuve de leur naïveté. Une candeur que l’on peut aisément retrouver en toi. C’est tel un petit garçon apeuré que tu te redresses d’un bond du canapé et que tu tends le bras pour allumer la petite lampe. Alors, la lumière te dévoile ton ami, qui se tient face à toi, un sourire carnassier au bord des lèvres. Lui ne semble pas paniqué, bien au contraire. Il a toujours ce dédain naturel collé au visage, ce qui a le don de t’agacer au plus haut point. Tu t’empresses donc de fermer la fenêtre et d’y mettre les rideaux afin de ne pas éveiller les soupçons. Puis, tu te retournes et t’assois sur le canapé en soupirant.

- Je préfère ça plutôt que de vivre dans un bunker comme vous.

Un sourire mutin illumine ton visage tandis tes yeux malicieux se posent sur les siens. Ces petites vannes sont habituelles et n’ont rien de méchantes. Le respect est mutuel et tu sais qu’il y a des frontières à ne pas dépasser, et réciproquement. Ton sourire se transforme ensuite en rire. D’une rapidité digne d’un escargot, tu te lèves pour te diriger vers la cuisine ouverte et ouvrir le frigo pour en sortir deux cannettes de bières que tu poses sur un plateau.

- Ça va bien et toi alors ?

Réponds-tu en te dirigeant vers lui, le plateau en main. Tes pieds s’emmêlent, tu tombes, et là, c’est le drame, le plateau se renverse, de la bière gicle dans tous les sens, salissant le t-shirt de ton ami et le tien qui sont trempés. Au sol, tu as la tête entre les deux pieds de Lou, le plateau au-dessus du crâne. Tu as fermé les yeux, priant le dieu pour ne pas se faire tuer sur place. C’est d’un geste lent que tu te relèves en t’aidant des jambes de ton ami, sur lesquelles tu t’appuies. Ce contact a le don de te rendre bizarre, et tu te figes avant de te relever totalement, soupirant.

- Pardon, je vais te chercher un autre t-shirt si tu veux.

Tu poses les deux canettes sur la table basse, il en reste encore un peu dedans et tu t’empresses de lui lancer un haut trouvé dans ton armoire.

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 Les hostilités étaient ouvertes dès lors que le nom Howard avait filtré de tes lèvres. Ce n'était pas une première entre toi et le petit crack de leur famille. C'était même une sorte de déformation qui vous plaisait autant qu'elle vous stimulait. Peu importait votre lignée dès lors que votre amitié avait éclos à l'ombre de toutes menaces. Garett était non seulement une personne que tu estimais profondément mais aussi un être que tu appréciais particulièrement. C'était sans aucun doute une phrase qui risquait d'écorcher la bouche de nombreux étudiants mais tu aurais négligé les trois quarts des membres de ta propre université, de ta propre maison pour élever celui qui te faisait face actuellement. C'était ça l'amitié, quelque chose de violemment incontrôlable et de délicatement surprenant. Au moins en cas de guerre on sait lequel des camps resterait vivant n'est ce pas ? En réalité il n'avait pas totalement tort d'appeler ça un bunker. La résidence des Rhodes était une vraie forteresse ne laissant filtrer que quelques rares étudiants étrangers à cette maison. Cela pouvait paraître légèrement disproportionné et pourtant cela rendait cet endroit aussi calme que le plus délicieux des havres de paix. J'attends le jour ou tu me supplieras de t'accueillir chez nous Tu adorais le charrier et il te rendait bien la pareille sans pour autant que cela ne devienne indécent. C'était cette limite fragile, facile à piétiner et que vous n'aviez pourtant jamais outrepassé. Tu t'installais un peu plus confortablement dans le fauteuil qui était le tien suivant du regard Garett qui se dirigeait vers le bar. Sa question était d'une banalité affligeante et pourtant tu savais qu'elle n'en était pas moins sincère. Il était réellement intéressé par tes journées et c'était cette curiosité, cette avidité d'en savoir toujours un peu plus qui te surprenait chez lui. Aucune question était laissée au hasard et il prenait toujours le temps de décortiquer à sa façon les éléments que lui seul jugeait pertinent. Très bien. J'ai du m'improviser un petit ami en la personne de mon jardinier. Je pense que le cadeau lancé à la génitrice n'aurait pas pu être plus empoisonné. Il faut croire que mes talents d'acteur sont convaincants Un bruit fracassant faisait écho à tes paroles alors que ton meilleur ami se ramassait par terre en même temps que le plateau qu'il tenait dans les mains. Tu te redressais instinctivement prêt à aller l'aider lorsque sa tête refaisait surface à peine une seconde plus tard. Son sourire gêné t'arrachait un rire alors qu'il contemplait l'étendu des dégâts. Ton tee shirt était entièrement trempé de bière tout comme le tapis sur lequel il était accroupi. Tu te reculais légèrement alors que ses deux mains se posaient sur tes cuisses pour l'aider à se relever. Tu attendais que sa tête soit en face de la tienne pour lui sourire de manière la plus malicieuse qui soit. Est ce que la maladresse est un défaut qui t'est exclusivement destiné ou alors c'est un attribut des Howard ? Il se morfondait en excuse mais tu les balayais d'un haussement d'épaules. Ta main se posait sur son bras alors que tu t'assurais qu'il ne se soit pas blessé dans sa chute. Tout va bien ? Garett était certainement la personne la plus gauche que tu connaissais et si chez certaines personnes ça t'exaspérait chez lui ça te faisait plutôt sourire. C'était un moyen comme un autre de la charrier toujours un peu plus même si la plupart du temps il faisait suffisamment preuve d'auto-dérision à son égard. Il s'empressait de te donner un autre haut que tu acceptais avec plaisir. Sentir la bière toute une matinée c'était loin d'être dans l'ordre de tes priorités et tu avais assez de l'odeur de vodka que traînait régulièrement ton frère lorsque tu le voyais en lendemain de soirée. C'est à dire la plupart du temps. Tu posais le tee shirt qu'il te donnait sur le canapé alors que tu enlevais le tien sans plus tarder. Tu n'avais pas de problème avec ton corps, tu n'étais ni pudique, ni exhibitionniste et c'est pourquoi tu ne te privais pas de te changer devant lui. Qui plus est tu avais aucun autre endroit où aller à ce moment précis sachant que tu étais tout de même le pire des imposteurs dans cette université. Je savais pas que tu aimais bien le vert. Cela signifie l'espoir et malheureusement vous n'avez plus grand chose à espérer Ton sourire s'agrandissait un peu plus alors que tu enfilais délicatement sa chemise. Tu redressais la tête pour lui faire face et dans un air mutin qu'il ne connaissait que trop bien tu lui demandais son avis sur la question Alors ?

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Des hostilités. Il y’en aura toujours. Les Howard et les Hawk ne sont pas faits pour s’aimer. Eradiquer des siècles de querelles ne se fait pas en un claquement de doigts. Cependant, à la différence des autres, les remarques sont respectueuses et ont une limite que vous définissez plus ou moins. Il y a un cap à ne pas franchir. Tu apprécies trop Lou pour lui manquer de respect, ce n’est pas dans tes habitudes d’être ainsi. Tu fais tout rester droit, comme on te décrit souvent, tes parents t’ont bien éduqué, et tu le montres plutôt bien. Néanmoins, ton ami a un titre à part, privilégié, un meilleur ami avec qui tu partages tout, ou presque. Cette amitié cachée vous permet d’être présent l’un pour l’autre sans aucun artifice. Vos caractères sont certes antagonistes, mais pas incompatibles. Au contraire, il est celui qui mène la danse, toi, tu es la force tranquille, celui qui ne déroge à aucune règle. Visiblement aujourd’hui, tu le fais, pour une amitié qui représente beaucoup pour toi. N’en déplaise à tes compatriotes de l’université d’Howard. On ne choisit pas où va son cœur.

- Vous devez avoir terriblement chauds en été.

Un bunker. C’est bien l’adjectif correspondant à la résidence de Lou. Les étudiants étrangers n’y ont pas accès, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Evidemment, tu n’es pas une référence en matière d’espionnage et de discrétion. Tu te ferais repérer dès les premières minutes à cause de ta maladresse légendaire. Lucide ? Oui, totalement, l’autodérision est idéale pour relativiser, arme que tu utilises fréquemment, dont ton acolyte situé à tes côtés à qui tu adresses un léger rire. Les blagues sont fréquentes entre vous, elles rythment votre quotidien sans pour autant être méchantes. Non. Jamais de la vie, Lou est ton ami, tu ne lui veux que du bien. Et dieu sait à quel point c’est vrai. Tes yeux brillent lorsqu’ils croisent les siens. Une lueur vive, inexplicable qui n’existe avec nul autre. Tu te lèves donc et réponds à sa question pour lui en poser une autre. Banale pour les autres, mais pas pour toi. Chaque question que tu poses est en général sincère, ta curiosité outrepasse souvent ta timidité.
Tes pas te mènent jusqu’à la cuisine où tu ouvres le frigo afin de prendre deux canettes de coca. Posant les deux sodas sur un plateau, tu reprends le chemin du salon où est confortablement installé ton ami. Il est dans son siège, celui qui lui est spécialement réservé, et pour cause, il vient très souvent te rendre visite. Ta chambre est presque comme sa deuxième maison, pour ton plus grand plaisir. Ses mots parviennent à ton oreille tel un couteau transperçant ton cœur. Cette réaction disproportionnée te fait douter, voire grimacer. Un faux petit ami ? Tu perds pied (c’est le cas de le dire) et tombes, le plateau chute avec toi. C’est le carnage et tu l’observes avec un air hébété. Le rire de Lou t’extirpe de tes pensées. Tu redresses tes prunelles noisettes en sa direction, lui est littéralement mort de rire. Ses mots ne t’étonnent pas, il trouve le bon prétexte pour te charrier de nouveau. Tes mains sur ses cuisses, tu te redresses. Ton organe vital se met à battre frénétiquement, de manière désordonnée, tandis que tu sens une chaleur inonder ton corps tout entier, un frisson douloureusement exquis. Ce simple contact a le don de te rendre étrange, fébrile. Sa main chaude se glisse sur ton bras, et tu sens de nouveau un choc électrique parcourir ton échine. Tes opales se perdent dans les siennes, tu entrouvres la bouche, déconnecté, avant de secouer brièvement la tête. Tu te gifles intérieurement d’avoir songé une seule seconde à un tel rapprochement.

- Hein ? Euh..Oui.

Après t’être confondu en excuse et taper une honte monumentale. Tu t’empresses de te lever et de reposer les canettes sur la petite table. Puis, tu fouilles dans tes affaires pour choper un t-shirt vert et le donner à Lou. Tu te tournes vers lui, et tu fermes la bouche, voilà qu’il est torse nu devant ta personne. Et là, ton cœur reprend de plus belle, tant et si bien que tu crains de faire une crise cardiaque. Tu poses ta main sur ton cœur, essayant de le calmer, essayant de te calmer. Ses abdos dessinés à la perfection, ce corps vaillamment dessiné. Tu es tout simplement bouche bée, tandis que tes joues se teintent d’un rouge lorsque ses opales se posent sur toi, avec un air mutin que tu ne connais que trop bien.

- Je…Arrête de me regarder comme ça.

Tu détournes le regard en sentant tes joues devenir terriblement chaudes, un volcan s’est allumé en toi.

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Ton bras effleure à même sa peau nue avant qu'il ne recule comme si tu venais de le brûler vif. Tu fronces les sourcils alors qu'il bafouille quelque chose d'inaudible. C'est à ce moment là que tu te rends compte à quel point vos personnes sont dissemblables. Tout ce qu'il est tu ne l'es pas et tout ce que tu représentes c'est ce qu'il échoue à dévoiler de sa personne. Deux forces d'une puissance aussi contradictoire qu'intense et pourtant voilà ou vous en étiez aujourd'hui. Un sourire malicieux franchissait tes lèvres alors qu'il finissait de se relever délicatement. Tu fronçais les sourcils essayant de voir s'il ne s'était pas blessé dans sa chute ce qui pourrait expliquer son geste de recul. En réalité cela ne t'alarmait pas plus que ça connaissant le côté farouche du brun. C'était peut être le seul point sur lequel vous n'étiez pas si différents tout les deux d'ailleurs. T'es sûr que ça va ? Il acquiesçait d'un signe de tête alors que ses opales se détournaient de toi l'espace d'une seconde. Tu n'as pas l'air d'être très convaincu de mes talents d'acteur. Pourtant notre amitié n'a jamais été percée. Cela reste la preuve la plus évidente n'est ce pas ? Torse nu tu t'approchais de lui avant de lui donner l'accolade et de finir d'enfiler ton tee shirt. Quelque chose dans ses traits figés te mettaient la puce à l'oreille et c'est lorsque sa main se posa sur son coeur que tu te dirigeais rapidement vers lui. Hey ... ça recommence ? Tu étais le seul à savoir qu'il était asthmatique et qu'il lui arrivait de faire des crises de temps en temps. Rien de très grave en soit si ce n'est le fait que lorsque ça lui prenait ça pouvait très vite devenir impressionnant. Il secouait la tête mais tu décidais de rester près de lui dans un geste purement machinal. Ton bras se posait une nouvelle fois sur son bras alors que tes iris s'ancraient aux siennes un peu plus profondément. Tu en as refait dernièrement ? Son état de santé te préoccupait réellement et pourtant il te rassurait à ce propos confirmant que ça faisait un bon moment qu'il n'était plus sujet à ce genre d'incident.  On a l'impression que tu viens de courir un marathon là. Et moi qui pensait que les Howard étaient sportifs Un sourire encore plus mutin qu'à l'accoutumé naissait à la commissure de tes lèvres. Tes yeux cherchaient inlassablement les siens afin de le voir grimacer face à cette ultime provocation. Il avait l'habitude de tes sarcasmes et en règle générale il s'en amusait plus qu'autre chose.   Je…Arrête de me regarder comme ça. Étonnant, il décidait de lâcher un peu de lest te faisant gagner cette énième partie. Tu fronçais les sourcils avant de t'approcher de lui après qu'il se soit écarté de toi. Allez ... tu sais bien que tu es loin d'être un sportif épique n'est ce pas ? Ta main se posait doucement sur son omoplate afin qu'il se retourne vers toi pour t'affronter. Garett ne me dis pas que tu abandonnes ? Si ça peut te rassurer on a aussi nos propres cas à Hawk. Certainement moins dégénérés que chez vous mais ... Tu le forçais à se retourner vers toi constatant le rouge cramoisi sur ses joues. Tu n'en faisais pas cas mettant ça sur le compte de sa maladresse de tout à l'heure. Tes opales survolaient son visage délicat alors qu'il te fixait l'air aussi neutre que possible. D'accord. J'arrête de te chambrer, t'as pas l'air d'humeur aujourd'hui Une façon de clôturer la conversation de manière purement désinvolte pour ne pas le heurter plus que nécessaire. Tu n'avais pas l'impression qu'il avait été vexé d'une quelconque manière par tes propos mais son état était légèrement plus farouche qu'à l'ordinaire. Son visage faisait face au tien en silence alors que tu décidais à ton tour de ne pas broncher préférant le laisser parler. Tu savais qu'il était facilement susceptible dès lors qu'il était l'auteur de ses propres crimes. En réalité ce n'était qu'un tee shirt, un tapis et un accident vite oublié mais il avait l'air de mettre un point d'honneur à se flageller. Du moins, c'est comme ça que tu l'interprétais. Tu attrapais délicatement son poignet alors que tes yeux plongeaient dans les siens encore une fois en guise de soutien. Il était ton meilleur ami et s'il s'enfermait pour si peu c'est qu'il y avait vraiment quelque chose qui le travaillait au delà d'un simple incident. Tout va bien ?

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Tu ne sais pas pourquoi, mais ce contact t’a émoustillé, comme si tu viens d’être électrisé. Tu en frissonnes et tu recules vivement en bafouillant quelques mots, ce n’est pas quelque d’inhabituel chez toi, mais pas pour Lou, effectivement. Peut-être va-t-il croire que c’est ton côté farouche qui parle, alors que ce n’est nullement la vraie raison. Tu es tout simplement sous le charme de ton meilleur ami. Ton meilleur ami, celui que tu es censé apprécier amicalement, pas plus. Et pourtant, ton cœur témoigne de l’effet qu’il te procure. La désagréable sensation de sentir ton corps brûler sous de telles émotions. De nouveau sur tes deux pieds, tu soupires en reprenant tes esprits, te convaincant que ce n’est qu’une façade, que ton embarras passera. Sauf que manque de chance, lorsque tes yeux se posent sur la silhouette dénudée de ton ami, tu te sens de nouveau fébrile. Ton cœur se remet à battre frénétiquement tandis que tu sens, en ton fort intérieur la température grimper. Tes traits se figent lorsqu’il s’approche pour te donner une rapide accolade, c’est sans doute le geste qui a le don de t’achever, une goutte de sueur naissant sur ton front que tu t’empresses d’essuyer. Machinalement, ta main se pose sur ton torse au niveau du cœur, chose qui a le don d’alarmer ton meilleur ami. Lui qui est très protecteur, il a toujours été inquiet à ton sujet. Sauf qu’à cet instant, ce n’est pas une crise d’asthme. Mais autre chose, quelque chose dont tu as terriblement honte, quelque chose que tu gardes pour toi depuis longtemps. Une bombe à retardement qui risque d’exploser bientôt. Et le rapprochement de Lou n’arrange rien, tu sens que tu vas étouffer. La cause n’est pas ta santé, mais bel et bien les sentiments qui t’animent. Ses opales croisent les tiennes, un contact visuel qui a le don de te paniquer encore plus. Ta respiration s’accélère lorsque sa main chaude se pose sur ton bras. De nouveau, un frisson te parcours, tu ouvres les lèvres pour rétorquer, mais aucun mot ne sort et tu te contentes de secouer la tête. Tu es trop bouleversé pour parler. Savoir que son regard sombre est posé sur toi te fait encore plus stressé. Par conséquent, ta timidité maladive revient et tu te tournes afin d’être dos à lui et qu’il ne soit plus dans ton champ de vision. Un supplice pour ton pauvre corps.

Tu fermes les paupières, prenant une grande inspiration. Tu veux fuir ce sourire, ce regard qui fait tant battre ton cœur jusqu’à tout rompre. Tu veux fuir ses traits enjoliveurs. Sa beauté insolente qui ne te laisse pas de marbre, malheureusement pour toi. Ta respiration s’accélère et s’arrête brusquement lorsqu’il s’aventure sur ton omoplate. De nouveau, un frisson exquis parcourt ton échine, électrisant toute ta colonne vertébrale. Tu te mords la lèvre inférieure, sentant tes joues se teinter aussitôt d’un rouge cramoisi. Semblable à une pomme, tu te tournes vers lui. Tes opales croisent les siennes, ton visage a beau être impassible, ton regard trahit ta gêne, et le drôle de sentiment qui t’anime. « Arrête d’être aussi tactile. » Voilà ce que tu as envie de lui dire en cet instant, mais les mots ne sortent pas, comme bloqués au niveau de ta gorge. Tu as peur de le perdre, terriblement si tu te dévoiles. Car oui, Lou est important à tes yeux, tu ne peux vivre sans lui, c’est maintenant que tu en prends conscience. Alors, tu t’éloignes de nouveau pour t’asseoir dans le fauteuil à côté du sien.

- Ça va. Et qui est ce type qui joue ton faux petit-ami ?

Tu te calme, désormais loin de la personne de tes désirs. Tu plisses le nez, n’ayant pas oublié ce fameux sujet, revenir dessus après autant de temps pourrait paraître suspect, et tu t’en rends compte après. Tant pis, c’est sorti tout seul, tel un venin. Celui de la jalousie dont ton regard en est aussitôt teinté. Savoir qu’un autre peut s’approcher de ton meilleur ami ne te ravit pas, voire pas du tout. Mais, afin de paraître moins incisif, tu rajoutes, en esquissant un petit sourire mutin.

- En tout cas, vous aimez jouer avec le feu vous les Hawk.

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Chacun de ses rictus, chaque sourire à moitié voilé, chaque rire étouffé ... tu connaissais Garett sur le bout des doigts et tu étais conscient qu'à cet instant il n'était pas dans son état normal. Ses traits étaient crispés et il ne cessait de mettre sa main dans ses cheveux d'un geste purement nerveux. Tu fronçais les sourcils reprenant ta place sur le canapé alors qu'il te faisait face à l'autre bout de la pièce, assis sur un sofa. Je vais faire semblant de te croire Garett devait se douter qu'il ne pouvait pas te mentir de manière aussi éhontée. Il n'avait pas de secret pour toi et tu réussissais bien trop souvent à lui en lui comme dans un livre ouvert. Cela l'avait irrité dans le passé mais il avait finir par se faire une raison, comprenant qu'il ne pouvait pas lutter contre ça. Hmmmm mémoire défaillante apparemment Un sourire insolent naissait sur tes lèvres alors que tu te redressais dans ton fauteuil. Tes opales accrochaient les siennes et malgré qu'il soutenait ton regard tu devinais dans le rictus qu'il affichait le malaise qui l'étreignait. Tu décidais de ne pas en faire cas préférant qu'il aborde le sujet de lui même. Je te l'ai dit. C'est notre jardinier. La seule chose que je sais de lui c'est qu'il s'appelle Kai. Jusque là on avait toujours échangé que des banalités avant que nos bouches se rencontrent. Je te laisse imaginer la sensation. Embrasser Kai ça n'avait pas particulièrement été une partie de plaisir puisque ton coeur vibrait essentiellement au contact féminin. Néanmoins cela ne t'avait pas dégoûté pour autant. Tu l'avais fait, c'est tout. Ce n'était pas pour tenter une quelconque expérience mais simplement pour pousser ta mère dans ses retranchements. Ni plus, ni moins. Garett se tortillait sur son sofa avant de s'éclaircir la voix pour prendre un air malicieux. Je te l'ai jamais dit ? L'interdit, les désirs enflammés ... c'est un peu notre lien quotidien Tu éclatais de rire avant de te lever de ton siège pour t'approcher de Garett en souriant. Tu avais envie de détendre l'atmosphère, lui changer les pensées et pour ça tu étais prêt à user de tes talents de comédien. En même temps cette mission était plutôt facile. Je me suis contenté de l'approcher comme ça ... Tu t'approchais de Garett comme s'il était une de tes proies, un sourire ravageur au bord des lèvres. Ta main s'appuyait sur le haut de son sofa alors que ton coeur se penchait au dessus du sien. Ta langue passait furtivement sur ta lèvre inférieure alors que tes yeux s'ancraient aux siens de manière volontairement sulfureuse. Après je me suis approché suffisamment près pour faire monter le désir ... la tension ambiance ... Ton torse touchait celui de Garett alors que ton visage s'approchait de lui à quelques millimètres à peine de ses lèvres avant que tu relèves le visage hilare. Ton rire perçait la pièce alors que Garett était plus que livide. Rassure toi ... Je vais pas t'infliger ce supplice tu peux respirer Garett n'avait pas beaucoup d'expérience, si ce n'était aucune alors tu voulais pas le traumatiser en lui faisant goûter une fausse expérience avec un homme. Tu espérais qu'il te parle d'une femme qu'il avait rencontré mais jusque là il restait silencieux. Lorsque tu avais abordé le sujet il se contentait d'hausser les épaules et de dire qu'il n'était pas prêt. Finalement tu lui souriais malicieusement avant de reprendre ta place dans ton fauteuil. Tu ne réussissais pas à savoir si ton petit stratagème pour lui changer les idées avait atteint sa cible puisque celui ci s'obstinait à rester silencieux. Quoi ? Tu n'es pas convaincu par mes talents ? Un sourire mi ravageur mi mutin barrait ton visage alors que Garett rougissait toujours un peu plus.

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Présentement, tu sens que tu vas craquer, que ton corps va exploser et que des oreilles va sortir de la fumée tant tu as terriblement chaud. D’un geste purement nerveux, tu glisses ta main dans tes épais cheveux sombres, tandis que tes prunelles tâchent d’éviter les siennes. Tu sais bien que ton jeu d’acteur est médiocre comparé au sien, surtout qu’il te connaît trop bien pour passer à autre chose, il remarque aisément que quelque chose ne va pas. Il lit en toi comme dans un livre ouvert, et pour cause, les années passées font que vous avez appris à vous connaître tous les deux. Tu connais ses failles et inversement. Vous êtes deux êtres qui se complètent à merveille et dont rien n’échappe concernant l’autre. Tu as beau lui mentir, tes traits te trahissent, mais tant pis, tu ne peux tout simplement pas lui dire la vérité, celle que son contact devient électrisant, que tu te sens attiré irrémédiablement vers lui. Voilà pourquoi tu préfères t’éloigner afin de te calmer et récupérer ton souffle. Tu soupires discrètement, fronçant les sourcils à ses paroles. Savoir qu’il a embrassé un autre homme ne te ravit pas. Ton visage en témoigne.

- Tu as embrassé un type que tu connais à peine ?

Tu as craché ça tel un venin amer, ton empli de jalousie à l’égard de Kai, tu retiens ce prénom, l’ancre même dans ton esprit. Après t’être tortillé tel un beau diable sur le sofa, tu reprends de la prestance, affichant un air mutin. Décidément, les Hawk sont connus pour jouer avec le feu, ce n’est désormais plus une nouveauté. Cette facette de leur personnalité ne te plaît guère car elle est en totale opposition avec tes valeurs.
Ton rire se mêle au sien tandis que tu prends une grande inspiration, et voilà que ton meilleur ami se lève de sa place pour s’approcher de ta personne, tu l’observes attentivement, tu le jauges mais ce qu’il se passe après te dépasse. Son sourire carnassier, il t’approche comme le ferait un prédateur. Au début tu affiches une moue avant de finalement être hypnotisé. Tu arrêtes de respirer, et sa main qui se pose sur le côté du sofa te fait sursauter tant tu es concentré sur lui. En apnée, transpirant, fébrile, tu le fixes. La sensation de t’étouffer revient alors que son torse touche le tien. Un frisson parcourt ton échine, ton cœur s’emballe et tous tes sens sont aux aguets. Dire que cela te bouleverse est un euphémisme. Lou est un véritable tsunami pour ton corps qui en subit les effets. Tu peux désormais sentir son souffle caresser tes joues qui s’enflamment. Puis son rire s’exclame dans la pièce, lui hilare, toi, tu es immobile, littéralement livide, aussi rouge qu’une tomate, ton souffle est haletant. Tu avales difficilement ta salive et continues de le fixer. Dans ton esprit, c’est le bordel. Une chose est sûre tu as terriblement chaud, et tu retires ton gilet pour te retrouver en t-shirt, la température de la pièce avoisine les 20 degrés, tu as la sensation d’être dans un four.

- Tu es un séducteur né.

Dis-tu en te tournant vers lui, tes yeux brillent, une lueur méconnue, celle du désir. Alors, tu te redresses gracieusement du fauteuil pour te diriger vers lui, tel un félin, des pas précis, calculés, tu te laisses guider par le volcan né en toi. Arrivé à sa hauteur, tu poses tes deux mains de chaque côté du sofa, tandis que tes yeux ne quittent pas les siens. Délicatement, ton visage s’approche, pour se retrouver à quelques centimètres, tes lèvres frôlent ses lèvres charnues, ton souffle bute contre celles-ci. Elles se posent contre les siennes, un baiser passionné, ardant. Tu as la sensation d'être sur un nuage, le monde autour de toi disparaît. C'est à contre-coeur que ton visage se recule. Tu es encore plus rouge que précédemment, et terriblement gêné. Tu ne sais pas ce qu’il t’a pris, et au vu de la tête de Lou, cela ne laisse rien présager de bon. Tu te recules, posant une main sur ta poitrine au niveau de ton cœur qui bat terriblement fort.

- Pardon, je sais pas ce qui m'a pris.