Soirée ce soir mon gars. Tu rigoles malgré toi au message que venais de t’envoyer Ace. A croire que ces messages étaient devenus une habitude quotidienne. Soirée avec les gars de la confrérie, soirée avec les potes de la maison Oswald. Vous en veniez même à sortir de l’université pour vous retrouvez sur la plage, dans un bar afin de changer le cadre. Tes doigts pianotent une réponse rapide à ton meilleur ami et tu te relèves. Abandonnant le canapé se situant à l’extérieur de votre confrérie. Symbole des Stonem, tu en faisais limite une affaire personnelle de ce canapé qui trônait au milieu du jardin. Une relique des années précédentes. L’histoire raconte qu’un groupe d’élève de la confrérie en revenant d’une soirée avait trouvé le canapé abandonné dans la rue, ni une ni deux, il l’avait ramené pour le mettre dans le salon, mais sûrement avec le trop plein d’alcool, le canapé n’avait pas été plus loin que l’extérieur. Depuis, il est toujours là et rend fière les  Stonem. Tu balances ta bière dans la poubelle en rentrant et grimpes jusqu’à ta chambre. Ce plaisir d’avoir une chambre seule en tête à tête avec toi-même. Petit privilège que tu avais obtenu grâce à ton nom de famille, il était rare que tu l’utilises aussi ouvertement, mais là c’était un caprice que tu ne niais pas. Tu retires ta chemise blanche, la jetant sur ton lit, fouillant dans ton placard à la recherche d’un tee-shirt noir. Enfilant ce dernier, tu passes rapidement une main dans tes cheveux pour remettre de l’ordre dans ta tignasse. Téléphone et porte-feuille dans la poche, tu te dépêches d’aller chercher un pack de bière à la supérette pas loin de la faculté. A force de faire des soirées chez vous, les réserves se réduisaient plus qu’elles ne se remplissaient.

Verre à la main, tu trinques avec un de tes camarades tout en sortant une vanne à deux balles. Petit sourire en coin, tu te faufiles entre les gens, saluant des connaissances sur ton passage. Une grande blonde s’avance vers toi tout sourire. « Salut Sora ! » Damn ! Elle te connaissait. Ses yeux couleur émeraude se plongèrent dans les tiens et tu te sentis immédiatement mal à l’aise. Merde, voilà qu’il fallait que tu te souviennes en un temps record, d’une ancienne soirée, d’une ancienne conquête… Réfléchis Sora, réfléchis ! Tu portes ton verre à tes lèvres quelques secondes. « Salut .. » Ton regard sur une silhouette familière. Un sourire en soin vient se replacer sur tes lèvres. « Tu m’excuses. » Voilà que pour une fois, celle qui était entrée dans ton champ de vision allait te rendre service. Un petit hoquet de surprise se fait entendre derrière toi, mais tu ne t’y intéresses pas. La demoiselle qui sans le savoir venait de te sauver d’une mort lente, répondait au doux nom de Margot. Meilleure amie de Lou, enfin de ce que tu en sais, elle arborait comme à son habitude ce sourire espiègle et ce regard rieur. Echangeant sûrement avec l’une de ses confrères sur un sujet sûrement ô combien passionnant, tu n’attendis pas l’accord ou l’invitation de l’une des deux pour venir t’assoir à côté de mademoiselle De Allio. « Margot putain ça faisait longtemps ! » lances-tu un peu trop joyeusement. Tu passes ton bras maladroitement autour de ses épaules, hésitant entre vomir ou rire de ce geste à son égard qui ne te ressemblait pas. Il n’en fallut pas plus pour que l’autre demoiselle se sente de trop et prenne la décision de s’en aller. Immédiatement tu retires ton bras de son emplacement en soupirant. « Qu’est ce que tu ferais sans moi hein ? Tu t’ennuierais encore à parler de choses futiles avec une fille sans cervelle. » Outch ! Heureusement que tu n’avais pas besoin d’être imbibé pour être aussi franc. Tu plonges ta main dans la poche arrière de ton jean pour en sortir ton paquet de cigarette. Tu y trouvas à l’intérieur quelque chose de bien plus intéressant que de la nicotine. Indiquant du regard tes intentions à la Hepburn, une invitation silencieuse à te suivre se fit naturellement. Tu retrouvas rapidement l’extérieur, embrasant le bout avec ton briquet, tu pris une taffe qui ressortit quelques secondes en une épaisse fumée blanche. Un coup d’oeil rapide vers le ciel et tu te perdis immédiatement dans tes pensées.

« Allez viens, ça va être sympa tu verras ! » te promit ta camarade Hepburn en te tirant par le bras. Tu levas les yeux de ton téléphone pour les poser sur ses traits fins et pris un air désespéré. « Je peux pas, j'ai un tournage demain matin. » dis-tu, sérieuse. Ton amie te détailla un court instant, perplexe avant que tu ne relâches la tension dans ton regard et que tu rigoles. « Je plaisante Tiphany ! Si tu penses que j'vais rater ça, c'est mal me connaître. » annonças-tu en te levant, la poussant légèrement à l'aide de ton épaule pour accentuer ton humeur taquine. Elle soupira de soulagement et t'avoua avoir douter pendant une seconde, pensant que l'on t'avait lavé le cerveau. « Nombreux ont déjà essayé mais ça n'a toujours pas marché. » conclus-tu accompagné d'un clin d’œil. Ton amour pour la fête n'était pas à remettre en question. Tu vivais la nuit et survivais le jour. Un autre moyen d'oublier ce chemin tout tracé dont tu ne voulais pas. Lorsque la lune s'emparait du ciel, tu pouvais être celle que tu voulais être, celle que tu cachais aux téléspectateurs, à tes fans comme ta mère aimait si bien dire. Pourtant toi, t'avais beau apprécié le succès autant que le mensonge, parfois t'avais la nausée. Rare étaient ceux qui te connaissaient telle que tu étais vraiment et, par ailleurs, tu espérais croiser ton meilleur ami ce soir. La dernière fois que tu lui avais parlé, vos mots étaient partis en éclats. Parce qu'il avait abordé le sujet le plus sensible à tes yeux : Alec. Tu secouas la tête à cette simple pensée et attrapas ton sac à main pour checker tes réserves de weed. Vide. Tes yeux s'ouvrirent aussi grands que des soucoupes et tu le balanças à l'autre bout de la chambre avant d'en prendre un autre qui traînait non loin de vous. Rien. « Putain ! » t'exclamas-tu en lançant le dernier sac de ton placard. Tu choppas ton téléphone rapidement et envoyas un sms à ton dealeur habituel avant que celui-ci ne te réponde qu'il n'était pas en ville ce soir. Tu grognas et te tournas vers la Hepburn à tes côtés qui semblait plus amusée par la situation qu'autre chose. Tu savais ce qu'elle pensait : t'étais une putain d'accro. Mais ni elle, ni toi n'avaient besoin de le dire à voix haute pour savoir qu'il s'agissait bien là de la vérité. T'es accro Margot, une tare qui te consume tous les jours. Au bout de dix minutes à fouiller dans les moindres recoins de ta chambre, tu abandonnes et te résignes à accepter le fait que tu étais à sec. Légèrement grognon, tu quittas la résidence Hepburn aux côtés de ton amie qui elle, se faisait une joie de te narguer.

Tu arrivais presque à la fin de ton deuxième verre de vodka quand ton amie commençait à te raconter le second acte de sa relation avec un pauvre mec de chez les Barnes. Tu levas les yeux au ciel tout en buvant une gorgée et annonças, nonchalante « Tu perds ton temps Tiph. Ça fait le cinquième ce mois-ci j'ai l'impression. Change de bord ou je sais pas, fais quelque chose mais arrête de t'attarder sur ce genre de type.  ». T'étais pas une personne aux meilleurs conseils mais cela faisait bien une heure que la jeune femme te bassinait avec ses histoires et ta patience avait ses limites. De plus, tu pouvais sentir le manque d'herbe dans tous tes membres, te réconfortant alors dans les verres alcoolisés. Ton humeur était légèrement mauvaise et il ne t'en faudrait que peu pour tout jeter par terre. Tu te penchas vers ton amie, un sourire espiègle peint au coin des lèvres et commenças à dire « Est-ce que tu veux qu'on te venge en le... » quand soudain on te coupa dans ton élan. La voix du trouble-fête te frappa visage et tu pus, sans même poser les yeux sur lui, deviner son identité. Et au lieu de réagir, tu restas comme bloquée sous le poids de son bras sur tes épaules, ton verre dans ta main droite, en suspens. T'avais le regard las, pour la simple et bonne raison que tu savais qu'il pourrait aggraver ta mauvaise humeur en un rien de temps. Tiphany partit presque aussitôt et tu pus respirer de nouveau quand il retira son bras. Il se donna le rôle de sauveur, et bien que tu avais espérer que quelqu'un vienne t'aider concernant le cas Tiphany, tu n'avais jamais voulu que ça soit lui. Sora. Ta tête se tourna doucement vers lui, prête à répondre à sa petite attaque envers ton amie quand il te coupa, de nouveau, dans ton élan en te mettant sous le nez un bien que tu avais recherché toute la soirée. Tu ne montras ni ta joie, ni ton soulagement face à la proposition du frère de Lou et le laissas partir vers l'extérieur en premier. Tes pas dans les siens, tu t'en voulais presque d'accepter aussi vite son offre et pourtant à cet instant, tu ne pensais qu'au bout du spliff en contact entre tes lèvres. Debout face à lui, tu croisas les bras tout en le fixant, un sourcil légèrement haussé. « Que me vaut cet honneur Hawk ? Tu viens me voir en faisant comme si c'était la bonne surprise de l'année et en plus tu me proposes de partager avec toi ton pauvre joint. Tu t'es enfin rendu compte à quel point tu m'aimais ou... » tu tournas la tête vers la jeune femme qui vous observait depuis tout à l'heure. Ayant croisé son regard en te levant tout à l'heure. Tu t'approchas dangereusement du Stonem et collas ton visage à quelques centimètres du sien « Ou tu essayes de fuir une pauvre nana parce que tu n'as pas assez de couilles pour assumer ton désintérêt pour elle, au delà de ses fesses j'veux dire. » formulas-tu, ton souffle claquant contre ses joues, avant de lui retirer, de force, le spliff de la bouche pour l'installer dans la tienne et tirer ta première latte depuis ce matin. La délivrance. Tu fis un pas en arrière avec ce sourire qu'il haïssait tant, juste parce que tu savais à quel point il l'agaçait.