Tu ouvrais les yeux doucement et soupirais, profitant de l'enveloppe de douceur qui t'entourait encore quelques secondes, avant d'ouvrir complètement les yeux. La chambre était plongée dans la pénombre, et tu pouvais distinguer le soleil à travers les persiennes. Tu te tournais et ton visage venait faire face à celui de Tybalt, encore endormi. Un tendre sourire naissait à la commissure de tes lèvres et tu soupirais avant de te lever. Vous vous étiez rendu ensemble à une soirée et tu lui avais proposé de dormir chez toi, vu la quantité assez importante d'alcool que vous aviez ingéré, c'était préférable. Tu ne te rappelais même plus que vous vous étiez endormis dans le même lit, à vrai dire. Tu le laissais se reposer et tu te rendais à la cuisine pour préparer le petit-déjeuner, malgré l'heure déjà tardive. Tu faisais couler une grande cafetière de café et préparais rapidement des pancakes, assez pour vous nourrir tous les deux. Tu fouillais dans ton frigo à la recherche de jus d'orange et de fruits frais et tu servais aussi deux grands verres de vitamines C, avant de découper quelques fraises et framboises pour les disperser sur les pancakes. Tu préparais le tout sur un plateau et tu en profitais pour aller te débarbouiller à la salle de bain. Ton maquillage avait coulé et tes cheveux étaient totalement en bataille. Tu prenais soin de rectifier tout ça et attachais ta crinière en un chignon négligé. Tu te dirigeais alors à nouveau vers ta chambre et te rapprochais du jeune homme pour t'asseoir à côté de lui et caresser le bout de son nez avec tendresse. Tu riais doucement alors qu'il se réveillait peu à peu grâce à tes caresses. Tybalt était une personne à laquelle tu tenais particulièrement, tu t'étais attachée à lui d'une façon qui te surprenait toi-même et vous partagiez une relation à la fois tendre et fusionnelle. Pas de sentiment, juste du sexe parfois. Ça s'arrêtait là et pourtant c'était bien plus. Hey, ça va ? chuchotais-tu alors qu'il ouvrait complètement les yeux, tu souriais et te levais pour ouvrir les rideaux et faire aérer la chambre. Le petit-déjeuner est servi. Tu le laissais prendre ses aises en retournant à la cuisine où tu préparais les assiettes, la faim commençait sérieusement à te tenir compagnie et tu avais hâte de partager ce moment avec Tybalt. Tu ne te rappelais plus vraiment de la soirée qui s'était déroulée la veille et tu comptais sur lui pour raviver tes souvenirs. Tu buvais une grande gorgée de jus d'orange, et le liquide frais te laissait un agréable sensation sur le palais, te mettant ainsi de bonne humeur. Tu servais deux tasses de café noir alors que le jeune homme finissait enfin par te rejoindre. Il avait l'air fatigué, mais tu avais remarqué qu'il l'était très souvent ces derniers temps, et tu commençais à t'inquiéter un peu. Le connaissant, ça ne devait pas être bien grave, mais tu préférais veiller sur lui discrètement tout de même. Tu as bien dormi ?

Je vais bien, répondais-tu au jeune homme alors qu'il te retournait la question que tu venais tout juste de lui poser. Tu lui souriais tendrement et retournais à la cuisine, piquant une fraise au passage, avant que le jeune homme ne te rejoigne, peu de temps après. Tybalt apparaissait, en short et torse nu, et tu manquais de fondre sur place. Tu détournais les yeux en te pinçant l'intérieur de la lèvre et tu servais des pancakes au jeune homme. Il te demandait alors que lui valait ce petit-déjeuner et tu riais à sa question. En manque d'amour, toi ? Certainement pas. Pourtant c'était le contraire qui sortait de ta bouche. Ça se pourrait. Tu déposais un baiser dans son cou doucement et tu t'asseyais face à lui la seconde d'après, le provoquant gentiment du regard avec un léger sourire charmeur, tout en versant un long filet de sirop d'érable sur tes pancakes puis boire une longue gorgée de jus d'orange. Tybalt fouillait dans sa trousse de toilettes et tu n'y faisais pas attention, jusqu'à ce qu'il sorte plusieurs médicaments sur la table. Tu fronçais les sourcils et reposais ta fourchette sur ton assiette, l'interrogeant du regard. Tu ne l'avais jamais vu prendre tous ces médicaments, et vu les noms aux consonances étranges inscrits sur les boîtes, tu devinais que ce n'était pas pour traiter un simple rhume. C'est quoi tout ça ? demandais-tu sans aucune gêne en prenant l'une des boîtes pour lire le nom de plus près et les substances que contenaient les médicaments. Tu n'y connaissais rien mais clairement, tu devinais que quelque chose se passais et que Tybalt t'avait clairement caché des choses. Tybalt, c'est quoi ? Ta voix se faisait plus forte et moins assurée à la fois, tu perdais pied lentement mais surement, et tout le monde savait qu'il ne valait mieux pas se trouver dans la même pièce que toi quand ça arrivait. Tu reposais violemment la boite sur la table alors que tu perdais pied de plus en plus vite. Tu passais ta main dans tes cheveux alors que le jeune homme te regardait d'un air désolé, et une larme roulait sur ta joue. Tu avais compris, tu n'avais pas besoin de plus d'explications, même si tu voulais l'entendre de sa bouche, tu voulais qui te le dise, lui, tu ne voulais pas l'apprendre comme ça. Tu ne pouvais pas réaliser tant qu'il ne t'aurait pas confirmé ce qu'il en était vraiment.

Les mots qui sortaient de la bouche de Tybalt étaient tellement absurdes que tu ne prenais même pas la peine de relever, trop choquée par le mensonge qu'il venait de te sortir. Tu te taisais et le fixais sans rien dire, incapable de bouger, à présent. Tu posais calmement tes mains sur le plan de travail en soufflant un grand coup, fermant les yeux. Tu devais te calmer, il n'avait certainement pas besoin que tu t'énerves davantage. Il prononçait enfin quelques mots et tu le regardais s'éloigner vers ta chambre alors qu'une larme roulait sur ta joue. Tu la chassais rapidement, tandis que des centaines de questions traversaient tes pensées. Pourquoi ne t'avait-il rien dit ? Qu'est-ce qu'il avait exactement ? Et pourquoi il voulait partir au juste ? Il revenait vers toi et tu soutenais son regard alors qu'il te disait une dernière fois qu'il s'en allait. Tu n'as pas le droit de fuir comme ça. Le ton que tu avais pris était tranchant, sec, parce que c'était la vérité. Il n'avait pas le droit de fuir, pas comme ça, pas avec ce que vous partagiez. Tu prenais son bras dans ta main et le forçais à te regarder. Dis moi la vérité. J'ai le droit de savoir. Ta voix était cette fois moins assurée. Tu méritais de savoir, mais en avais-tu vraiment envie ? Ne valais-t-il pas mieux continuer comme ça ? Comme si de rien n'était ? Continuer à manger des pancakes, à vous chercher du regard, à partager quelques instants charnels ? Tu n'en savais rien. Tu voulais savoir ce qui arrivait à ton ami, bien évidemment, mais tu avais peur de voir ton monde s'écrouler, une nouvelle fois. Car Tybalt n'était pas n'importe qui, et tu ne pourrais pas supporter de perdre quelqu'un à nouveau. Tybalt ne répondait pas et tu sentais qu'il t'échappait peu à peu. Tu déglutissais difficilement avant de lâcher son bras. Tu étais qui au juste pour décider à sa place ? Tu n'étais rien de plus qu'une fille, une de plus, celle qui partageait son lit parfois, celle avec qui elle s'amusait. T'étais rien pour qu'il te dise la vérité. Tu étais juste Izia, son amie, son coup d'un soir et de quelques autres soirs. Tu soupirais et te rendais à l'évidence. Tu étais en train de le perdre, et même si ça te faisait un mal de chien, tu ne pouvais pas lutter. Si il voulait te rayer de sa vie, il en avait tous les droits, malade ou non. Tu baissais la tête, résignée. Ne pars pas, s'il te plait. Tu soupirais et regardais le sol alors qu'une larme s'écrasait dans ton cou, tu passais un doigt sous ton oeil rapidement et restais sans bouger, face au jeune homme qui semblait plus que perdu, lui aussi. Tu lui demandais de ne pas partir, et pourtant tu pouvais sentir que c'est ce qu'il voulait. Tu n'allais pas le supplier, mais tu espérais qu'il comprenne que si il partait maintenant, il gâcherait tout.

Finalement, Tybalt laissait tomber ses affaires au sol et te prenais dans ses bras dans une étreinte aussi rare que forte. Tu passais tes mains dans son dos et le serrais aussi fort que tu pouvais en fermant les yeux, te contentant d'inspirer l'odeur de son parfum en caressant tendrement son dos. Tu aurais aimé rester comme ça pendant des heures, juste à sentir son palpitant contre le tien, sa peau contre la tienne, ses bras forts autour de tes épaules frêles. Tu soupirais et les quelques mots qu'il prononçait suffisaient à te raidir instantanément, alors que lui même s'accrochait encore plus fort à toi. Sa voix résonnait dans ton crâne, et tu n'arrivais pas à assimiler ce qu'il venait de te dire. Tu avais entendu, tu avais compris, mais tu n'assimilais pas du tout ce que tout cela voulait dire. C'était impossible. Pas Tybalt. Tu gardais tes yeux fermés et il se détachait de toi en te sortant l'excuse qu'il ne voulait pas te voir souffrir. Tu rouvrais péniblement les yeux pour les plonger dans les siens, tentant tant bien que mal de ne rien laisser transparaitre de ce que tu ressentais. Peu importe à quel point tu avais mal. Il reprenait ses affaires et tu le regardais faire, sans oser prononcer quoi que ce soit. Tu ne savais pas quoi dire. Tu étais perdue. Tu souffrais ? Peut-être. Certainement. Tu déglutissais doucement et alors qu'il approchait sa main de ta joue, tu glissais tes doigts sur les siens dans un geste infiniment tendre. Tu croisais tes doigts à ceux du jeune homme et fermais les yeux à sa confession. Tu n'allais pas pleurer, pas encore. Tu gardais sa main sur ta joue alors que tu caressais tendrement sa paume et tu plongeais tes azurs dans les siennes. Ne pars pas. Ce n'était pas un ordre, pas une supplication non plus. Juste une demande. Tu te sentais fléchir et le seul moyen pour que tu restes debout était qu'il reste à tes côtés. Tu n'étais plus la jeune femme effrontée et farouche, qui était encore présente une dizaine de minutes auparavant. Tu n'étais plus qu'un oiseau fragile, rattrapé par son passé. Tu passais ta main libre sur celle du jeune homme qui tenait ses affaires et tu le forçais à tout lâcher, avant de poser tes deux mains sur son visage. Il était beaucoup plus grand que toi, et tu devais te mettre sur la pointe des pieds. Tu passais tes doigts sous ses yeux et répondais à son sourire, dans un geste de pureté absolue. Je ne te laisserai pas tomber Tybalt. Ne me laisse pas non plus. S'il te plait. Tu glissais une main dans ses cheveux alors que tu te calais contre le plan de travail, incapable de te détacher de ses yeux. Ses yeux qui te regardaient parfois avec du désir, de la tendresse, ses yeux qui avaient ce matin une toute nouvelle apparence, comme si tu les redécouvrais. Tu ne le lâchais pas, tu avais trop peur qu'il s'enfuit et qu'il te laisse là.

Il te souriait avec tendresse et tu répondais à son sourire, comprenant qu'il ne te laisserait pas. Tu gardais tes mains sur son visage et dans ses cheveux, le serrant contre toi, tout simplement parce que lui comme toi aviez besoin de ce contact. Tu soupirais légèrement, expirant l'air que tu retenais depuis un peu trop longtemps maintenant, suspendu à la réponse du jeune homme. Il te demandait alors de lui sourire sans arrêt car il avait besoin de ça pour vivre et tu sentais ton coeur se morceler un petit peu plus. Instinctivement, ton sourire s'agrandissait alors jusqu'à se muer en un léger rire, cristallin et enfantin. Tybalt te regardait alors avec plus de sérieux et te faisais promettre de ne rien dire à personne. Tu quittais ses cheveux et son visage alors que tes traits s'adoucissaient et tu acquiesçais doucement. Promis Tybalt. Et il savait très bien que tu ne faisais pas des promesses en l'air. Quand tu les faisaient, tu les tenaient, et gare à celui ou celle qui ne tenait pas ses promesses à ton encontre. Tu le prenais très mal. Il tournait la tête vers le petit-déjeuner qui était resté en l'état et tu accompagnais son geste, ton ventre te rappelant que tu avais tout de même faim. Le jeune homme descendait alors ses mains le long de ton dos pour les poser sur tes fesses et à ton regard surpris, il haussait les épaules d'un air innocent. Moi je t'empêche de manger tes pancakes ? Bien sûr monsieur McLaggen. Tu posais tes mains sur ses bras et le provoquais gentiment du regard avant de descendre toi aussi tes mains sur ses fesses, passant un doigt entre l'élastique de son short et son dos nu et chaud, à la naissance de ses fesses. Puisqu'apparemment je t'empêche de manger tes pancakes, je ne vois pas pourquoi tu serais le seul à profiter d'autre chose. Tu haussais les épaules avec un air innocent et juvénile en plongeant tes yeux azurs dans les siens. Tu lui souriais de cette façon qui le faisait craquer et à laquelle il ne résistait pas et tu grimpais sur la pointe des pieds pour déposer un tendre baiser au coin de ses lèvres, ton regard tendre se muant peu à peu vers un regard rempli de désir. Tu n'osais pas, pour le moment, franchir la barrière qui vous séparait encore, car tu ne savais pas si c'était le bon moment ou pas. D'habitude, tu ne te posais pas autant de questions, mais aujourd'hui, c'était différent.